La crise s'est installée au sein de la confédération algérienne du patronat (CAP). Le bras de fer engagé entre l'actuel président M. Boualem M'rakach et son rival Sensari Abdenour est désormais entre les mains de la justice. Hier, une conférence de presse, que le «nouveau» patron de la CAP voulait organiser, a été empêchée par l'actuel président. La guerre est désormais totale entre les deux «responsables» de la CAP. Abder Bettache - Alger (Le Soir) M. Boualem M'rakach qui se trouve à la tête de la CAP depuis une quinzaine d'années est «fortement» contesté par ses anciens compagnons. Ces derniers et en date du 22 avril dernier ont organisé une assemblée générale ordinaire lors de laquelle, «il a été procédé à l'élection de M. Sensari Abdenour en sa qualité de président de la confédération algérienne du patronat». Cette élection, selon un procès verbal établi par un huissier de justice, en l'occurrence Me Himeur Fatiha, «une assemblée générale de la CAP s'est tenue le 22 avril 2015 à l'hôtel El Aurrassi et lors de la quelle, la douzaine de personnes présentes ont procédé à l'élection d'un nouveau bureau exécutif de la CAP». Les opposants à M. Boualem M'rakach lui reprochent d'avoir «dévié l'organisation de ses objectifs, à savoir la non-présentation des rapports financiers et moraux tel que défini par le statut de l'organisation, l'inexistence d'un commissaire aux comptes, mauvaise gestion, confusion dans la comptabilité etc.». Les griefs retenus contre le président de la CAP ont poussé les membres de son bureau exécutif à lui retirer leur confiance conformément «au règlement intérieur et statut de l'organisation». Contacté pour donner son avis sur cette affaire, M. Boualem M'rakach dira que «les personnes concernées ont fait dans le faux et usage de faux et dans la manipulation. Ils ont agi comme une maffia». Et d'ajouter : «Ces personnes au nombre de huit ont été exclues de notre organisation d'une manière légale en date du 23 septembre 2013 pour faute grave et l'assemblée générale ordinaire qui s'est tenue en mars 2014 à l'hôtel Hilton a confirmé cette exclusion. Aujourd'hui, elles reviennent à la charge. On ne sait pas par quelle forme et qui les a autorisées juridiquement parlant à organiser une réunion pour constituer un bureau parallèle à celui qui a été élu légitiment en 2014». Le président actuel de la CAP compte organiser dans les prochains jours une conférence pour faire expliquer les dessous de cette affaire. Pour rappel, le président contesté de la CAP avait été réélu à la tête de cette organisation patronale en mars 2014. Elu au suffrage universel, dont le taux des participants a été évalué à 96% de la composante de la CAP, Boualem M'rakach a soutenu, en marge de cette rencontre, que «l'application des mesures qui ont été proposées par la CAP lors de la dernière tripartite devra améliorer le classement de l'Algérie au moins à la 70e place», selon M'rakach, qui a déploré la dégradation du climat des affaires du pays à l'échelle internationale. Sans surprise, appuyé par les représentants des 15 fédérations que compte la CAP à travers les 48 wilayas, le président de la CAP n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le gouvernement qui tarde à appliquer les mesures qui ont été mises sur la table des négociations.