Le portefeuille des Algériens a été fortement sollicité durant ce mois de Ramadhan 2015. Qu'il s'agisse du repas du ftour, de la consommation de gâteaux et sucreries ou des veillées nocturnes, de fortes dépenses ont été faites par les ménages auxquelles s'ajoutent celles consacrées à l'Aïd El Fitr. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Très sollicité, le budget de la famille algérienne l'a été durant ce mois de Ramadhan 2015 ou 1436 selon le calendrier de l'Hégire qui se termine dans quelques jours. Un mois assez grevant, accablant qui ne diffère pas de celui de 2014 ou de l'année prochaine. D'importantes dépenses culinaires Censé être un mois de piété, le mois de Ramadhan n'est qu'une période propice à la consommation alimentaire. Chaque jour ou presque, sous la forte canicule qui a sévi ces trois dernières semaines, la ménagère ou le chef de famille a dû se rendre au marché pour remplir son couffin de légumes, fruits, viandes blanches et rouges et autres ingrédients. Certes, les prix de ces produits ont été assez élevés, quoiqu'abordables, mais ils provoquent une saignée pour la bourse. Ainsi, la ménagère a dû dépenser au moins 1 000 dinars, voire le double pour préparer le ftour quotidien pour un certain nombre de convives. Un repas qui revient plus cher que les deux repas quotidiens habituels réunis. Selon les goûts, les traditions et le niveau de revenu, les dépenses ont porté aussi sur l'achat de pains de compositions diverses, de boissons, limonades et jus, sans omettre les incontournables cherbettes, zlabiyates, pâtisseries, confiseries et autres sucreries. Soit un minimum de 1 000 à 2 000 dinars supplémentaires, voire davantage qu'il a fallu débourser. Même si le sens de l'économie, de la parcimonie ou du partage et de la solidarité familiale a parfois prévalu, ce mois de Ramadhan 2015 est encore marqué par l'immodération, l'abus, la frime, la sgatta et le gaspillage. En somme, les Algériens ont dû consacrer au moins 30 à 40 mille dinars pour une famille de six personnes et d'autres hôtes. Soit, des centaines de milliards de dinars pour les six à sept millions de ménages. La tension assez forte !! Des dépenses auxquelles se sont ajoutés d'autres frais et obligations. Eté oblige, les Algériens qui ne supportent pas la chaleur et sont soucieux de leur confort et de leur quiétude et craignant l'ennui ont fortement consommé l'électricité. En cette période caniculaire, les climatiseurs ont été mis en marche tout au long de la journée et de la soirée, au mépris de l'économie d'énergie et de la santé. Des téléviseurs allumés tout le temps, pour regarder les programmes de la télévision nationale, mais aussi des nombreuses chaînes privées, des programmes assez insipides notamment en soirée, des micro-ordinateurs toujours en tension et connectés, des maisons dont la plupart des chambres sont continuellement éclairées. Notons néanmoins que l'alimentation en énergie n'a pas été fortement perturbée en ce début d'été 2015, la situation étant meilleure que celle vécue les années précédentes. La consommation du kW/h s'étant amplifiée, celle aussi du gaz pour la cuisson et la préparation des pains, des gâteaux et du thé, la dépense en énergie consacrée a dû représenter l'équivalent d'une facture trimestrielle pour un seul ménage. Et les frais de transport Autres frais, les transports. Au-delà de leur disponibilité, et même si celle-ci s'améliore dans les grandes villes avec le lancement progressif des métropolitains et des tramways ou de la navette maritime à Alger, les transports ont été également contraignants. Outre les dépenses en carburant pour les trajets quotidiens, les Algériens ont dû prévoir un budget spécial pour leurs déplacements nocturnes. Pour rendre visite à leurs proches, aller assister à des spectacles ou des concerts, se promener ou chercher des places de parking, notamment dans les principales artères des grandes villes, les automobilistes ont dû engager des frais assez importants. A ces frais de transport, assez élevés même si des réductions sont parfois consenties et que la diversité des modes de transport offre des alternatives, s'ajoutent ceux liés à ces activités culturelles et autres. Penser à l'Aïd El Fitr Fortement sollicitée durant les trente jours, la bourse des Algériens devra saigner pour d'autres dépenses tout aussi incontournables. Les citoyens devront en effet penser à la fête de l'Aïd El Fitr et à son rituel, la préparation des gâteaux et la réception des proches et des non proches. Des gâteaux et autres sucreries qui vont coûter cher, avec la flambée des prix de l'amande dont le kilogramme a doublé à 2 000 dinars ! Mais aussi les parents devront penser à l'achat de nouveaux vêtements pour les enfants, la demande de prêt-à-porter augmentant de 40%. Une dépense qui représente une moyenne de 5 000 dinars par tête pour un habillement de qualité acceptable, pouvant aller jusqu'à 10 000 dinars et plus pour du neuf et de luxe. Soit l'équivalent d'un salaire moyen pour une fratrie de deux à trois enfants, en prenant en compte la flambée des prix et le choix des vêtements. Certes, plusieurs parents ont déjà acheté des habits pour leur progéniture. Cependant, la plupart des ménages attendaient la dernière semaine de Ramadhan pour s'y décider. Ceci sans prendre en compte les dépenses à prévoir pour le mois d'août, la période de vacances pour certains ainsi que la préparation de la rentrée scolaire.