Fabio Capello en Russie, c'est fini ! La Fédération russe a mis fin mardi au contrat de son sélectionneur italien en poste depuis juillet 2012, sous le feu de féroces critiques après une défaite cuisante en juin face à l'Autriche. «La Fédération russe de football et le sélectionneur de l'équipe nationale, Fabio Capello, ont conclu un accord pour mettre fin à son contrat de travail» qui courait jusqu'au Mondial-2018 organisé en Russie, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Selon les médias russes, Capello, 69 ans, devrait recevoir environ 930 millions de roubles (15 millions d'euros) d'indemnités. Il est attendu à Moscou aujourd'hui pour signer officiellement l'accord sur sa «démission». En attendant, la Fédération russe a remercié «sincèrement Fabio Capello pour son travail effectué à ce poste et lui souhaite du succès dans ses activités professionnelles». «Ainsi va la vie du football», a déclaré à l'agence TASS l'adjoint du sélectionneur italien, Oreste Cinquini, en soulignant que Fabio Capello n'éprouvait «pas de sentiments négatifs» envers la Fédération. Sélectionneur de la Russie depuis juillet 2012, Fabio Capello avait signé début 2014 un contrat mirobolant, assorti d'un salaire annuel estimé à 7 millions d'euros, ce qui faisait de lui le sélectionneur le mieux payé au monde. La Fédération avait cependant révélé très vite ne pas être en mesure de payer son salaire, admettant «simplement ne pas avoir d'argent», faute de sources de financement. Cette année, le milliardaire russe Alicher Ousmanov, président de la holding USM, a déboursé à deux reprises des centaines de millions de roubles pour régler les arriérés de salaire de Fabio Capello, qui n'avait pas été payé depuis des mois. «Acte très courageux» Fabio Capello, qui avait dirigé l'AC Milan, l'AS Rome, la Juventus Turin et le Real Madrid, avait pris en charge la sélection russe après avoir conduit l'équipe nationale anglaise en quart de finale du Mondial-2010 et l'avoir qualifiée pour l'Euro-2012. Mais en Russie, ses résultats ont été décriés à plusieurs reprises, notamment lors du Mondial au Brésil. L'équipe russe présente en Coupe du monde après 12 ans d'absence avait échoué à se qualifier pour les huitièmes de finale, dans un groupe composé de l'Algérie, de la Belgique et de la Corée du Sud. Elle avait été incapable de décrocher le moindre succès. A la mi-juin, Fabio Capello s'est retrouvé de nouveau sous le feu des critiques après la défaite contre l'Autriche (1-0) à Moscou, compromettant la qualification pour l'Euro-2016. Ce revers a placé la Russie à la troisième place de son groupe (G), à 4 points de la Suède (2e), qu'elle recevra le 5 septembre. Face aux nombreux appels à la démission de Fabio Capello, le ministre russe des Sports Vitali Moutko avait affirmé en juin que son avenir serait réglé «avant la fin du mois». La démission «est un acte très courageux de Fabio Capello», a estimé mardi le député Igor Ananskikh, qui fait partie du comité chargé du sport à la Douma d'Etat, chambre basse du Parlement russe. «Même s'il n'a pas réussi à faire de son mieux à ce poste, il est sans aucun doute un grand entraîneur», a déclaré M. Ananskikh à l'agence de presse publique Ria-Novosti. Aucune annonce officielle n'a été faite sur son remplacement. Les médias locaux misent sur trois «favoris», tous russes : l'entraîneur du CSKA Moscou Leonid Slutsky, celui du FC Krasnodar Oleg Kononov et l'ancien entraîneur du Torpedo Moscou, Alexander Boroduyk.