Quel crit�re peut-on consid�rer pour appr�cier le d�veloppement local, les r�alisations ant�rieures et les sommes colossales inject�es, les retards enregistr�s imputables � la crise �conomique et au terrorisme ou les besoins croissants et l�gitimes de la population ? C'est l'�quation que tentent de r�soudre les autorit�s de la wilaya � travers les visites d'inspection et s�ances de travail effectu�es jusqu'� pr�sent dans les huit da�ras sur 21 de la wilaya. En d�pit de toute la bonne volont� que l'on peut avoir, l'�quilibre entre ces diff�rents param�tres est difficile � r�aliser face aux approches et d�marches oppos�es. Les nombreuses et anciennes r�alisations mises au service des citoyens, les projets en cours de r�alisation et ceux inscrits ainsi que les sommes astronomiques caract�risant les efforts de la collectivit�, incontestables arguments des autorit�s locales, ne peuvent pas �vacuer les retards de la d�cennie sanglante du terrorisme pr�c�d�e par celle du d�sinvestissement. Il convient �galement de signaler la part de frein, aux efforts de l'Etat, provenant des citoyens qui s'opposent au passage des canalisations d'eau, d'assainissement, de gaz, � l'ouverture des routes et pistes, � la r�alisation des infrastructures scolaires ou autres sur leurs terrains. Quelques exemples r�cents suffisent � illustrer les retards occasionn�s par les oppositions auxquelles se heurtent les projets d'utilit� publique souhait�s par tous pourvu que l'implantation ne se fasse pas chez soi. Le lyc�e de Boghni lanc� le 28 d�cembre 2004 a �t� retard� durant 4 ans par plusieurs propri�taires de dix terrains choisis pour son implantation. Pendant ce temps, l'ancien lyc�e Zamoum croulait sous le poids de deux mille �l�ves regroup�s � 59 par classe. Par ailleurs, les autorit�s ont �t� contraintes, � plusieurs reprises, de vider le barrage de Taksebt faute de pouvoir d�placer un poteau �lectrique immerg� vers un terrain voisin o� il n'�tait question de prendre qu'un seul m�tre carr�. Le port de p�che et de plaisance de Tigzirt enregistre des retards importants dus aux trois changements de carri�res impos�s par les riverains. On se plaint partout et � juste titre de l'envahissement des ordures m�nag�res, pourtant les d�charge publiques, r�clam�es � cor et � cri par tous, trouvent rarement les assiettes d'implantation, il y va de m�me pour les stations ou relais des t�l�communications … Il y a un paradoxe entre la tr�s forte aspiration g�n�rale au d�veloppement �conomique et au progr�s et ce refus intransigeant des particuliers, souvent sans raison valable, � accueillir le moindre projet sur leurs propres terres. Ces ph�nom�nes, qui s'expliquent parfois par les trac�s et les choix arbitraires aux relents de r�glements de comptes par les lenteurs de l'indemnisation ou la sous-�valuation de celle-ci, ont des effets dissuasifs sur l'inscription de projets de d�veloppement des communes. De ce point de vue, la collaboration des comit�s de villages et des citoyens en g�n�ral avec les autorit�s s'av�re indispensable, s'impose, au m�me titre, l'�quit� en mati�re de choix de terrains et de trac�s ainsi que la c�l�rit� et une juste �valuation des indemnisations. En tout �tat de cause, et quelle que soit l'importance des r�alisations et des co�ts faramineux investis, les retards accumul�s au cours des deux d�cennies �coul�s sont si vastes qu'ils n�cessitent des efforts mat�riels et financiers soutenus durant ces ann�es, des choix judicieux, adapt�s � chaque cas, en mati�re de strat�gie, une gestion efficace et transparente impliquant une large participation citoyenne. Les interventions sans complaisance des comit�s de villages au cours des s�ances de travail organis�es jusque-l� sont un signe encourageant qui m�rite d'�tre affin� et syst�matis� � chaque phase d�cisive de la vie des collectivit�s locales de la r�gion. L'adh�sion des citoyens � l'action des pouvoirs publics, voire leur contribution mat�rielle et financi�re comme c'est souvent le cas en Kabylie est � ce prix et ce n'est pas du tout cher pay� au vu de la volont� des villageois � mener � terme les t�ches qui leur tiennent � cœur. Le village de Mokn�a dans la commune d'Ifigha vient de donner un exemple parmi d'autres en prenant en charge son propre r�seau d'alimentation en eau potable pour un co�t de 5 milliards et une subvention de l'Etat de 260 millions de centimes selon l'administration de la commune. Avec des exemples de ce genre, qu'il ne faut pas �riger en r�gle obligatoire mais susciter et encourager, les besoins innombrables formul�s par les APC et les comit�s de villages au cours de la s�ance de travail qui s'est d�roul�e durant toute la journ�e de mercredi 12 janvier dans un lyc�e d'Azazga pourraient �tre satisfaits dans une tr�s large proportion et en un temps record. Malgr� les disparit�s qui distinguent les communes d'Azazga, de Fr�ha, et d'Ifigha de celles de Yakouren et surtout de Zekri, la plus d�sh�rit�e et la plus oubli�e de toutes, la nature des demandes est peu dissemblable. Il s'agit pour l'essentiel de la r�alisation et de la mise en service des cha�nes d'alimentation en eau potable, de la r�habilitation des r�seaux de distribution, de l'extension des r�seaux d'AEP, d'assainissement, d'�lectrification et de gaz naturel, des travaux de rev�tement et de l'entretien des routes avec la r�alisation de quelques ouvrages d'art, de la pollution des puits et nappes d'eau et des accotements routiers par les ordures m�nag�res, et les eaux us�es, du ch�mage croissant notamment parmi les jeunes livr�s � l'oisivet� et aux maux sociaux envahissants, des infrastructures sanitaires sportives et culturelles, du ramassage scolaire et du chauffage des �tablissements et des cantines … Outre ces probl�mes communs aux cinq communes de la da�ra, il y a lieu de noter quelques sp�cificit�s suivantes : l'APC de Azazga, appuy�e par les comit�s de villages, demande un nouveau si�ge communal, une salle omnisports, une salle de cin�ma, un CFPA, trois stades pour les villages importants de la commune en plus de celui du chef-lieu lanc� la veille par le wali, un scanner pour l'h�pital et un service ophtalmologique et le d�sendettement de 18 milliards provenant des expropriations, l'�vitement de la ville o� la circulation devient difficile. L'arriv�e r�cente du gaz naturel s'est faite dans le soulagement et la joie pour ceux qui en ont b�n�fici� et dans la grogne des quartiers omis selon le maire qui demande l'extension du gaz y compris aux villages importants de la commune pour lutter contre la d�forestation. Le maire de Yakouren demande l'augmentation des PCD et l'aide n�cessaire � sa commune en vue de surmonter les besoins en infrastructures de base, ce, afin de s'attaquer � d'autres questions telles que l'am�nagement, l'environnement, la pr�servation des for�ts, l'extension de l'ovo�de qui est d�sormais, au centre-ville, l'alimentation de la ville en gaz naturel avec si n�cessaire, la participation de citoyens, l'h�tel Afrique Suisse, ex-centre de colonie de vacances de Sonatrach, n�cessite une r�habilitation, apr�s les d�gradations dont il a fait l'objet au cours des derniers �v�nements v�cus par la r�gion, et une nouvelle affectation … A Fr�ha la premi�re pr�occupation de l'administrateur et des autres intervenants semble �tre la s�curit�, les vols et les bagarres qui seraient fr�quents et graves, le bureau de poste local fonctionne "� guichet ferm�", depuis le holp-up de juin 2004 … Une s�ret� urbaine, sollicit�e par tout le monde, sera install�e prochainement, annonce le wali. La mise en service de la cha�ne d'AEP est vivement souhait�e pour soulager le calvaire des 12 000 habitants qui manquent d'eau m�me en hiver, idem pour la station d'�puration, la d�charge publique et l'�vitement de la ville … En rappelant les pr�occupations des citoyens de sa commune, l'administrateur de Zekri formule six demandes de r�alisation ou de r�fection de r�seaux d'AEP estim�es � 15 600,00 DA, 4 autres d'assainissement �valu�es � 5.400.000,00 DA et 8 am�nagements r�fection et rev�tements de routes et pistes pour un co�t de 50 174 000,00 DA. Outre, son enclavement entre les communes d'Azeffoun, d'A�t Chaffa, d'Adekar et de Yakouren, Zekri a la particularit� d'�tre une r�gion foresti�re infest�e de terroristes, 14 villages sont d�sert�s par les habitants vers soit Alger, soit le chef-lieu de la commune o� 34 familles ont squatt� des logements sociaux, abandonnant tous leurs biens plut�t que de c�der aux pressions des sanguinaires du GSPC. Apparemment dispos�s � regagner leurs villages, ces habitants demandent qu'on leur garantisse de bonnes conditions de s�curit� et de r�insertion. L'ins�curit� n'est plus ce qu'elle �tait il y a quelques ann�es, r�torque le wali qui se dit pr�t � contribuer � la r�insertion dans la dignit� de tous ceux qui voudraient regagner leur foyer. Comme de coutume, les interventions des citoyens, plus de 40, ont compl�t� et parfois contredit celles des responsables locaux sans influer n�gativement sur le climat serein des d�bats. Les directeurs de l'ex�cutif ont, de leur c�t�, jou� sans jeu de mot, le r�le de la partie civile en pr�sentant les arguments des pouvoirs publics constitu�s de sommes pharamineuses allou�es � la r�alisation de tr�s nombreux projets. 228 op�rations entre plans sectoriels et plans communaux de d�veloppement restaient � r�aliser, au niveau de la da�ra, � la date du 1er janvier 2004 pour une somme de 122 milliards de centimes, souligne le directeur de la planification donnant par ailleurs les d�tails par plan et par commune et ce, non compris les programmes de logements. Le directeur de l'hydraulique rassurera l'assistance sur la mise en service prochaine de la cha�ne d'alimentation en eau potable de Fr�ha en f�vrier ou mars prochain, il annonce le feu vert pour la premi�re tranche de transfert d'eau de Taksebt sur Fr�ha, la remise en �tat de l'AEP de Zekri, l'inscription probable de la station d'�puration d'Azazga et une somme de 35 milliards pour l'assainissement de la m�me ville ainsi que la r�alisation en cours de la nouvelle cha�ne d'AEP... Le directeur de l'industrie et des mines estime � 30 milliards de centimes les sommes investies dans l'�lectrification en 2004 et � 12 milliards de centimes l'investissement inject� dans le secteur du gaz o� le taux de p�n�tration est pass� de 30 % en 2003 � 65 % � la fin 2004. Il annonce la programmation en gaz naturel de 10 villages pour l'ann�e 2005. Les autres membres de l'ex�cutif feront �galement part des efforts consentis dans leurs secteurs respectifs avant la conclusion du wali qui estime � 120 milliards de centimes les sommes allou�es au secteur de l'�nergie, 90 milliards au gaz et 30 milliards � l'�lectrification, les localit�s de Larba� Nath Irathen, de A�n El-Hammam et de Beni Douala sont programm�es pour cette ann�e 2005, annoncera-t-il. Par ailleurs, en r�pondant aux diverses questions �voqu�es, les minist�res de l'Int�rieur et de la Solidarit� nationale ainsi que le budget de wilaya font de gros efforts pour doter les APC de mat�riel de nettoiement et de v�hicules pour le ramassage scolaire en cours de livraison, devait-il conclure, annon�ant enfin l'arriv�e de 700 appareils de chauffage pour les �coles. Rappelons qu'� l'occasion de cette tourn�e, le wali a proc�d� au lancement des travaux d'un lyc�e 800 � Yakouren et � l'inauguration d'un service d'h�modialyse de 7 g�n�rateurs � l'h�pital de 240 lits d'Azazga lequel �tablissement a �t� enti�rement r�habilit� et r��quip� selon le directeur de la sant�. B. T.