Les enquêtes tous azimuts lancées à travers la wilaya font peur. Les membres de l'APW n'ont pas trouvé meilleur bouc émissaire que la presse locale. Les membres de l'APW de la wilaya d'El Tarf ont approuvé, à l'unanimité, le bilan présenté lors de la dernière séance, tenue mercredi dernier, moins de 45 jours après les visites d'inspection sur le terrain. Un bilan portant sur les différentes réalisations à travers la wilaya d'El Tarf et dans de différents secteurs. Au cours de cette session, la presse locale a été au centre du débat, un procès en bonne et due forme lui a été réservé. Elle a été qualifiée d'impotente, de subjective et tout le monde s'est accordé à dire qu'elle est à l'origine du retard dans le développement local entamé depuis seulement 2001. “C'est la presse qui est à l'origine du malheur de la population”, martèle un orateur. Prenant la parole dans la soirée, après une matinée insipide et monotone, le wali a présenté un bilan chiffré avec des pourcentages de réalisation positive dans de nombreux secteurs. Par ailleurs, il a tenu à dire devant les membres de cette assemblée que les programmes lancés ont permis de soustraire la wilaya d'un sous-développement pendant et qu'elle était dans un passé récent “une région saharienne”. La la situation ne prête, actuellement, plus à l'alarmisme. Le tribun aurait fait l'éloge des élus qui l'avaient soutenu dans le programme initié depuis 2001 et où les projets ont été répartis équitablement à travers l'ensemble des communes. Le wali dira en substance qu'il n'avait pas su s'y prendre avec la corporation journalistique, une reconnaissance inavouée de sa marginalisation et sa mauvaise appréciation. De ce fait, les représentants des organes de presse se demandent en quoi la presse est-elle responsable du sous-développement de la commune qui la caractérise. La wilaya a bénéficié de sommes colossales injectées dans un développement durable sans compter la quote-part allouée par le premier magistrat du pays de 620 milliards. Le wali ajoutera dans le même sens que la wilaya d'El Tarf se porte de plus en plus mieux comparativement aux autres wilayas qui n'ont pas avancé en matière de développement. Sur le terrain, hormis la nette amélioration au niveau du chef-lieu de wilaya, les autres localités se réveillent chaque matin sur des contestations ayant pour origine le manque d'eau potable, la répartition inéquitable dans le quota des logements, les routes dégradées, l'absence de bus pour le ramassage scolaire, la surcharge des classes, la marginalisation de certaines contrées qui vivent dans un dénuement total. En 2000, il n'y avait que 20 000 familles vivant une paupérisation totale, aujourd'hui, le nombre a plus que doublé. D'ailleurs, les actions de contestation et autres émeutes, notamment à Asfour, Bouhadjar, les jeunes lycéens de Zitouna… en disent long sur la situation. Plusieurs contestataires à travers la wilaya ont été présentés devant des tribunaux. Enfin, haine et colère envers la presse locale ont caractérisé cette session où les journalistes locaux et correspondants ont été traités d'idiots et de ventres creux. Depuis que tout le monde a eu vent des enquêtes tous azimuts que les membres de cette assemblée ont multiplié leurs sorties sur le terrain, deux sorties en moins d'un mois, deux sessions extraordinaires alors qu'auparavant, les responsables des différentes commissions se contentaient de chiffres avancés par l'administration pour élaborer leurs rapports. La commission d'enquête poursuit ses investigations et ses auditions d'actuels ou d'ex-responsables pour mettre au clair ce volumineux dossier mis sous la loupe et plusieurs têtes risquent de tomber dans les prochains jours. Tahar B.