C'est incroyable ! Mais malheureusement la réalité est là, la coquette ville de Sid Safi n'est plus que l'ombre d'elle-même, on se demande ce qui a bien pu se passer, lors de ces dernières années. Le visiteur reste pantois en s'aventurant vers la plage du puits, ces rivages qui faisaient la fierté des Bénisafiens à l'époque, vous donnent l'envie de rebrousser chemin, la saleté n'a épargné aucun endroit, détritus, immondices recouvrent ces sables dorés qui faisaient rêver les estivants, venant de tous les coins du pays. Les habitants de Béni Saf, eux-mêmes, restent impuissants devant cette dégradation totale de leur ville, une ville qui n'a pas encore livré tous ses mystères. L'histoire de cette localité côtière reste très liée à celle de la péninsule ibérique, mais il faut bien un jour ressusciter le passé, un riche passé, qui interpelle tous les historiens à faire la lumière sur Ghar el Baroud, Sidi-Boucif et d'autres lieux qui rappellent l'ère coloniale de cette cité minière. Ces dernières années beaucoup de plages ont disparu sur ce littoral de l'extrême ouest. Tafsout n'est plus qu'un lointain souvenir. Avec l'installation et la mise en service de la station de dessalement, c'est tout un pan de la nature qui a disparu. Alors, il est encore temps de sauver cette merveilleuse plage qui se meurt au su et au vu de tous. Les citoyens de Béni Saf doivent se mobiliser en premier lieu pour sauver leur patrimoine, avant qu'il ne soit trop tard, la société civile et les amis de la nature, ainsi que les défenseurs de l'environnement se doivent de réagir pour éviter un pogrom écologique. Béni Saf reste encore une destination très prisée par les estivants et c'est pour cette raison qu'à l' avenir les responsables chargés de promouvoir le tourisme national doivent impérativement faire appel à des investisseurs professionnels. Beaucoup reste à faire pour faire face au flux des vacanciers, cette ville qui accueillait dans les années 60 quelques milliers de passagers, ne peut accueillir des millions d'estivants, avec les mêmes infrastructures qui datent du siècle dernier. Il ne reste plus qu'à espérer un réel sursaut d'orgueil des autochtones, pour changer les choses. Les Bénisafiens ont toujours répondu à l'appel du cœur, comme dirait notre confrère Mohamed Bensafi. Espérons que l'année prochaine les villes de Sid Safy et Sidi-Boucif offriront à leurs visiteurs un autre visage plus accueillant