Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, escompte une économie de gaz par les centrales électriques, dans le contexte de forte pression en ce domaine. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Jeudi dernier, lors d'une visite d'inspection à la centrale électrique de Hadjret Ennous, à l'ouest de Tipasa, Salah Khebri a pu constater que cette infrastructure consomme seulement 50% du volume de gaz qui lui est affecté. Un volume moindre que celui pratiqué dans d'autres unités, relèvera le ministre de l'Energie qui assure que cette méthode de production sera généralisée à d'autres unités. Ce qui, prévoit-on, permettra d'économiser du gaz, une ressource soumise à forte pression et dont la consommation connaît une forte hausse au niveau national. Ainsi, la dizaine de centrales électriques opérationnelles, notamment celles gérées en propre par Sonelgaz-Société de production de l'électricité, ont consommé quelque 14 milliards de mètres cubes en 2013, par rapport à des besoins nationaux estimés à 27 milliards de mètres cubes. Or, les besoins du pays en gaz naturel seront de 75 milliards de mètres cubes en 2030 et la demande interne, déjà en forte hausse depuis des années, ira crescendo. Dans la mesure où la production de gaz naturel, en déclin remarquable depuis des années, pourrait diminuer encore durant les prochaines années, et à moins d'une relance de l'amont gazier, le développement concret des énergies renouvelables et la réalisation d'un important gain en gaz , la couverture des installations électriques opérationnelles ou en voie de réalisation, évaluée à quelque 37 milliards de mètres cubes en 2030, s'avérera donc assez problématique. D'où la nécessité d'une utilisation optimale du gaz en généralisant le mode de production d'énergie adopté au niveau de la centrale électrique de Hadjret Ennous (1 227 MW en cycle combiné). Concernant cette installation qui fournit 10% de la production électrique en Algérie et qui fonctionne à plein régime, Salah Khebri saluera les efforts ainsi consentis pour la satisfaction de la demande en période estivale. Ce qui permet d'éviter les coupures d'électricité durant la saison des grandes chaleurs, le ministre de l'Energie ne manquant pas de rappeler les efforts consentis par l'Etat en vue d'améliorer la qualité des prestations qui sont «à la hauteur» en cette année. Notons qu'en marge de cette visite d'inspection, Salah Khebri, a maintenu ses déclarations concernant la tenue de discussions entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Selon ce qui a été rapporté par un quotidien arabophone dans son édition de vendredi, le ministre de l'Energie a assuré que les membres de l'Opep, et à leur tête l'Algérie, poursuivent des discussions au niveau des ministres des Affaires étrangères à titre urgent en vue d'adopter une vision claire, avant d'opter pour la tenue d'une réunion extraordinaire. Considérant que la coordination ministérielle était permanente, intense, Salah Khebri assurera de la tenue d'un sommet extraordinaire dès l'obtention d'un consensus sur sa date et autres détails. Cela étant, le ministre de l'Energie, réfractaire à tout manque de professionnalisme dans la relation médiatique de ses propos, tiendra à préciser que les fonctionnaires relevant de l'Opep ne sont pas concernés par les discussions à haut niveau mais uniquement par les aspects pratiques liés à l'organisation de la réunion.