«Ma venue à Sétif dans le cadre d'une visite d'inspection et de travail n'est pas fortuite, mais elle s'inscrit dans le cadre de la politique que prône le gouvernement pour défendre la production nationale, et je suis là pour mener à bien cette mission». Ce sont là les propos du ministre du Commerce, M. Bakhti Belaïb, lors d'une rencontre avec les opérateurs économiques de la wilaya de Sétif pour expliquer la stratégie économique de l'Algérie. Tout en soulignant que le secteur privé contribue à la production nationale à hauteur de 70%, M. Belaïb, a déclaré que la stratégie définie par l'Etat vise à défendre l'outil de production nationale. «En cette période de récession, l'Algérie est en train de tout mettre en œuvre pour défendre la production nationale. Cette politique ne va pas influencer les engagements pris par notre pays avec les institutions internationales comme l'OMC. Défendre la production nationale est une motivation de toutes les nations du monde. A cet effet, notre pays est tenu de défendre et de préserver ses outils de production», a-t-il affirmé. Selon le ministre, pour mettre fin aux nombreux dysfonctionnements enregistrés dans les opérations d'importations et de réguler leurs coûts, l'Algérie dispose comme tous les autres pays, d'un droit universel, celui du droit des douanes dans le but de défendre la production nationale. «Ce droit est utilisé universellement quand un pays constate qu'un produit étranger importé constitue une menace ou un danger pour sa production nationale», dira-t-il. Dans ce contexte, M. Belaïb donnera en exemple le cas des USA qui dans le but de protéger sa production nationale a recours sans cesse à ce droit. «Aux Etats-Unis, le ministre du Commerce a les pleins pouvoirs pour utiliser le droit de douane afin de préserver les produits américains. Alors que chez nous en Algérie, nous devons attendre que la loi pour user du droit de douane soit votée par l'APN», martèle-t-il. Abordant le sujet des Chambres de commerce et d'industrie (CCI) implantées à travers le territoire national, le ministre du Commerce a indiqué que ces organismes doivent jouer pleinement leurs rôles et reprendre les mêmes prérogatives de leurs homologues étrangères. «Nous devons revoir les missions des CCI. A une certaine époque, c'était aux CCI qu'incombait la tâche pour la délivrance des registres de commerce et des licences d'importations. Dans ce contexte, nous allons tout faire pour restituer ces prérogatives à ces Chambres», a ajouté le ministre. Interpellé par un opérateur économique quant aux nombreuses difficultés rencontrées à l'étranger pour l'exportation de ses produits, le ministre a indiqué que l'Etat doit défendre les intérêts du secteur privé car il y va aussi de l'intérêt du pays. «Je suis un membre du gouvernement, donc je suis tenu par le droit de réserve, mais je peux vous affirmer que l'Algérie va recourir au droit de réciprocité pour certains pays qui n'autoriseraient pas nos opérateurs économiques à s'installer et à vendre leurs produits sur leurs territoires». Le ministre s'est dit ouvert au dialogue dans le but de trouver des solutions concrètes aux problèmes, notamment durant cette période de contrainte financière qui touche le pays. «La baisse du prix du pétrole n'est pas forcément négative, mais elle doit nous amener à œuvrer davantage pour défendre la production nationale. Nous devons ouvrir le dialogue avec tous les opérateurs économiques algériens surtout en cette période de restrictions de nos revenus. La concertation est fondamentale. N'oublions pas que les problèmes rencontrés sont de chez nous. Qui peut nier l'existence du lobby des importateurs privés, qui sont avant tout des Algériens. Donc nous devons régler ces problèmes d'abord chez nous, et ça n'a rien à voir avec l'OMC. Les directives que j'ai reçues de la part du Premier ministre sont de s'ouvrir davantage au secteur privé, de connaître ses problèmes et de trouver les solutions adéquates dans le but de préserver notre outil de production», a-t-il conclu. Notons à la fin que le ministre du Commerce, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Sétif, a inspecté les projets de la Direction régionale du commerce, le laboratoire de contrôle de qualité, le projet du marché national de gros des fruits et légumes ainsi que l'annexe du centre du registre du commerce. M. Bakhti a également procédé à l'inauguration du siège de l'inspection territoriale du commerce.