Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal présidera, samedi prochain à la résidence d'Etat, Djenane El Mithak à Alger, la traditionnelle rencontre gouvernement-walis. Cette grande conférence, qui regroupera l'ensemble des membres de l'exécutif, tous les walis et walis délégués ainsi que tous les hauts cadres de l'administration et dont l'organisation est confiée au ministère de l'Intérieur, se penchera sur des dossiers essentiellement économiques. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Avec, comme thème central, la problématique du développement local, nous confie-t-on de bonne source. Il faut dire que ce classique rendez-vous intervient cette année dans une conjoncture économique particulière, la plus difficile sans doute depuis l'avènement de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir. C'est, en effet, Bouteflika qui avait repris avec cette traditionnelle rencontre instaurée par Houari Boumediène et c'était lui-même qui la présidait avant son accident de santé, le deuxième, du 27 avril 2013 plus exactement. A n'en pas douter, la dégringolade que subit, depuis le deuxième semestre 2014, le prix des hydrocarbures et son impact direct sur les revenus ainsi que l'économie nationale, pèsera lourdement sur cette rencontre. Dans un pays habitué à une confortable rente pétrolière depuis quinze ans, l'on pouvait se permettre toutes «les folies», comme ce désastreux programme Ansej, l'effacement, et non pas le gel ou le report de remboursement des dettes de nombreux pays africains et sans la moindre contrepartie politique ou diplomatique en plus, une grande Mosquée pour le prestige pour 1 milliard de dollars, l'octroi de lignes de crédits pour l'importation de tout et de rien (au sens propre du terme !) etc. Or, en moins d'une année, les recettes pétrolières et donc les revenus baissent de presque la moitié. Une tendance baissière que tous les indices donnent pour durable. Dès lors, une nouvelle politique est non seulement nécessaire, mais incontournable. Le fameux slogan de «l'après-pétrole» n'est plus du domaine de l'utopie ou de la démagogie. C'est, déjà, le fait accompli ! L'Algérie ne peut plus se permettre d'évoluer hors du temps et est tenue de revenir aux fondamentaux, aux règles universelles qui régissent la chose économique. Les grands axes ayant été fixés lors de la réunion restreinte d'urgence convoquée par Bouteflika fin décembre 2014 pour faire face à «la grave crise» qui frappe les prix des hydrocarbures, c'est donc en tenant compte de tout cela que le programme de la rencontre de samedi a été ficelé. Selon notre source, et outre le discours de Sellal et l'intervention du ministre de l'Intérieur, cette rencontre aura à débattre des thèmes que présenteront respectivement les ministres de l'Industrie et des Mines, de l'Agriculture de la Pêche et du Développement rural, de l'Energie, de l'Habitat et de la Ville, du Tourisme, de l'Aménagement du territoire, ainsi que celui de la Jeunesse et des Sports. «Ce programme n'est pas encore définitif et pourrait subir quelques modifications. D'ailleurs, il n'a pas encore été communiqué de manière officielle aux membres du gouvernement», nous précisait notre source, hier mardi dans l'après-midi. Il est par contre certain que cette rencontre sera clôturée par une conférence de presse qu'animera le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, probablement le lendemain, dimanche. Il convient, par ailleurs, de rappeler que cette rencontre intervient après un remaniement significatif du gouvernement de Abdelmalek Sellal et surtout un vaste mouvement qui a touché le corps des walis avec pas moins de 37 wilayas qui ont changé de main, en plus des dix-sept walis délégués nommés à la suite du récent découpage administratif au niveau des grandes wilayas du Sud du pays.