Attendue avec une certaine curiosité, cette confrontation disputée devant une faible affluence a souri aux Belouizdadis qui ont été plus entreprenants et ont atomisé les Husseindéens sur un score de trois buts à zéro et qui aurait pu être plus lourd sans que personne ne trouve à redire. Et pourtant, ce sont les Husseindéens qui affichent leurs prétentions en démarrant la partie, dirigée par l'actuel number one de l'arbitrage algérien, Abid Charef. Evoluant en 4-4-2, les Husseindéens s'accaparent du milieu du terrain après que les Belouizdadis aient reculé d'un cran pour aider leurs coéquipiers à cadenasser la défense avec un 4-4-2 bien huilé. Mais confondant vitesse et précipitation, les Sang et Or ratent une à une les orchestrations offensives pourtant bien menées par Drifel, Gasmi et Bendebka. Mais l'occasion la plus nette est à l'actif des Belouizdadis à la 6' lorsque Derrag élimine deux adversaires et place un tir en pleine lucarne que le keeper Boussouf dévie en corner au prix d'une superbe parade. A partir de cet instant-là, le jeu devient plus plaisant car plus ouvert avec d'un côté des attaques frontales du NAHD Dey truffées d'une dizaine de coups francs répondent aux rapides contres belouizdadis. Le quart d'heure passé, la grande débauche d'énergie des Husseindéens leur cause un début d'asphyxie qui est progressivement mise à profit par les Chababistes pour reprendre possession du milieu du terrain. Rassurés par leur gardien de but Boukacem, les Belouizdadis multiplient les attaques sur toute la largeur du terrain. Ce déploiement sourit au CRB à la 34' qui ouvre le score. Sur un contre de Nekkache, le défenseur Zedam dégage sur son coéquipier qui remet sur Aoudou. Ce dernier offre un «caviar» à Derrag qui voit son tir à rebond tromper l'infortuné Boussouf. Piqués à vif, les Husseindéens se ruent à l'attaque pour égaliser mais se découvrent dangereusement et prêtent le flanc à Nekkache, Derrag et autre Feham pour leur faire des misères. Sur la ligne, Alain Michel distille ses directives vite assimilées contrairement à Abdelkader Yaïche qui semble perdu par la tournure des événements qui vire au cauchemar pour sa formation. Alors que le temps additionnel s'égrène, une énorme bévue défensive des Husseindéens matérialisera le tournant du match. Sur un coup franc bien botté du milieu du terrain Feham, le défenseur Khelaf dégage sur Nekkache qui voit sa position d'hors-jeu annulée. Ne se faisant pas prier, ce dernier corse l'addition et permet à ses coéquipiers d'atteindre la pause-citron bien rassurés. Il faut avouer que le CRB a été supérieur dans la possession de la balle, les passes réussies, les duels et les tirs cadrés. Comme escompté, les Sang et Or reviennent avec plus de détermination et de grinta afin de revenir au score. A la surprise générale, le coach Yaiche incorpore le milieu de terrain Metref comme... arrière gauche. Malgré ce poste inapproprié, il s'illustre à la 47' lorsqu'il prend de vitesse un défenseur mais le contact avec ce dernier le fait chuter à l'entrée des 18 yards et c'est l'occasion vaine de réclamer un penalty. Gardant un infime espoir de... renverser la vapeur, les Husseindéens jouent leur va-tout et tout à tour Bendebka, Gasmi, Metref n'arrivent pas à concrétiser leurs essais surtout Bendebka qui écrase sa balle sur la barre transversale de Boukacem archi-battu. De plus en plus dépassés par le rythme imposé par les Belouizdadis, les Husseindéens ne savent plus à quel saint se vouer pour arrêter leurs vis-à-vis. Mais c'est avec une manière plus physique que Bendebka choisit de bloquer le rusé Feham. Recevant son 2e avertissement, Bendebka écope du «rouge» et abandonne ses coéquipiers à ce mauvais moment. Désorganisés, les Husseindéens font de la peine à voir. Mais les Belouizdadis sont sans pitié et les assomment complètement à la 63'. Sur une attaque husseindéenne, le défenseur Nemdil récupère la balle et lance en profondeur Nekkache en duel avec un défenseur adverse. Paniqué, le gardien Boussouf dégage dans les pieds de Derrag qui lobe les défenseurs et le malheureux Boussouf dévie le cuir dans ses propres filets. Jouant le jeu à fond, le Chabab continue à attaquer sans répit et corse l'addition à la 89' lorsque Yahia Cherif, incorporé 7 minutes auparavant, trompe Boussouf mais l'arbitre refuse ce but. «Carbonisés», les Husseindéens poussent un ouf de soulagement quand le referee siffle la fin du match et met fin à leur souffrance. Au soir de ce derby, l'ambiance sera bien différente dans chacun des deux camps.