La saison estivale tire à sa fin et les vacances scolaires aussi. Dans les grandes surfaces, les cartables et les tabliers ont remplacé les parasols et les articles de plage. Annaba se prépare sérieusement à la rentrée scolaire. Elle est annoncée avec les étalages bien achalandés des librairies et des commerces des effets vestimentaires et autres produits spécifiques à l'événement. De production nationale ou d'importation, ils sont proposés à des prix qui varient selon la qualité et l'origine. Bon nombre de mères et pères de famille interrogés estiment que les prix ont triplé pour une qualité moindre des articles scolaires qui ne sont plus à la portée de tous. «Traditionnellement, en pareille circonstance de rentrée scolaire, pour habiller mes 4 enfants dont une fille, je me rabats sur le marché de la friperie. J'arrive à m'en tirer avec même des achats de vêtements de qualité à la portée de ma bourse. Ce qui n'est pas le cas cette année», a commenté Khadidja, une mère de famille rencontrée devant la friperie El Hattab. Elle était accompagnée d'un de ses enfants dont c'est la 2e année scolaire. Femme de ménage, mariée à un agent de la voirie de la commune chef-lieu de wilaya, Mme Khadidja a tenu à ajouter : «La friperie n'est plus comme avant. Il n'y a presque rien à acheter. Certes, les locaux commerciaux et les étalages du marché informel regorgent de produits spécifiques à la rentrée scolaire. Ils sont généralement importés de Chine et sont confectionnés à base de matières synthétiques. En ce qui concerne la production nationale ou les produits de marque, les prix affichés ou demandés donnent le tournis. Il y a comme un vent de folie qui paraît souffler dans le milieu des commerçants. Et lorsque le prix d'une paire de chaussures des plus simples pour un garçon avoisine les 7 000 DA, je dis qu'il n'y a plus de décence. Je ne parlerais pas des vêtements dont les prix sont pratiquement inabordables». Des opérations ont été lancées par la direction locale du commerce pour le contrôle de la qualité et la conformité des produits aux standards en vigueur. Ces opérations ont également pour objectif de s'assurer que les fournitures scolaires, les tabliers, les chaussures et les cartables ne sont pas à base ou contiennent des produits susceptibles de nuire à la santé des utilisateurs. Ces opérations ne concernent pas les animateurs du marché informel. Leurs étalages posés à même le sol en centre-ville ou dans les communes périphériques, ils imposent leur diktat. Les produits qu'ils commercialisent sont généralement importés de Chine. Avec un design grossier, les matières synthétiques sont pratiquement les seules utilisées pour la confection des cartables, vêtements ou chaussures mis en vente. L'alerte a été donnée à maintes reprises par des praticiens sur les risques d'atteinte à la santé des enfants que représente l'utilisation de ces produits. Ce qui n'a pas incité les pouvoirs publics à lancer des actions de lutte ou même de sensibilisation à destination de la population sur ces risques. Et si le marché de la consommation des effets vestimentaires et fournitures scolaires est gagné par la fébrilité, la même situation est relevée à la Direction de l'éducation, celle de l'action sociale, des services de la wilaya et le Croissant-Rouge algérien. A ces niveaux, l'on s'est fixé comme objectif de faire en sorte que cette rentrée scolaire 2015-2016 se déroule dans de bonnes conditions. Notamment en matière de capacités d'accueil avec l'ouverture de plusieurs établissements scolaires des 3 paliers dans les 12 communes de la wilaya. C'est aussi le temps de répondre à l'appel de la Radio nationale, initiatrice de l'opération un cartable, un enfant, un sourire. Il est déjà question d'une collecte de 51 000 trousseaux composés d'effets vestimentaires et fournitures scolaires, destinés à un même nombre d'enfants scolarisés issus de familles démunies. L'opération est étendue aux petits Algériens scolarisés, résidents en territoire tunisien, tout le long de la bande frontalière de Tarf à El Oued, en passant par Souk-Ahras et Tébessa.