Après plus de quatre mois et demi d'une grève générale et illimitée en soutien à des revendications socioprofessionnelles auxquelles l'employeur ArcelorMittal pipes & tubes Algeria (Ampta) refuse d'y répondre favorablement, arguant d'une situation financière délicate, l'union de wilaya de Annaba de la centrale syndicale UGTA interpelle la direction générale, qualifiant la situation de l'entreprise de «catastrophique». Dans une correspondance à la direction générale d'Ampta, signée par le chargé des conflits à l'union de wilaya UGTA dont une copie a été adressée au Soir d'Algérie, il est fait un rappel des différentes réunions des deux parties tenues sous l'égide de la direction du travail en présence de représentants de l'UWUGTA. Ces réunions qui ont été marquées par des concessions «n'ont malheureusement pas abouti», affirme-t-on dans le document. Comme il est fait état des «dépassements constatés et infractions à la législation du travail en vigueur par l'inspection de travail territorialement compétente». Revenant au licenciement des deux syndicalistes, sans avoir informé préalablement l'organisation syndicale tel que prévu par la loi, la correspondance reproche à la DG d'être en totale contradiction avec les textes législatifs. «Vous leur reprochez des actes en relation avec leurs activités syndicales» et pour lesquels «ils sont comptables devant l'organisation syndicale seule habilitée à prendre des mesures à leur encontre», estime la correspondance. Plus grave, le document relève que l'assesseur au tribunal social ayant rendu des jugements dans l'affaire Ampta se trouve être «votre collaboratrice et salariée dans l'entreprise. Cela s'appelle un conflit d'intérêt (on ne peut pas être juge et partie)», souligne le rédacteur de la correspondance tout en précisant que «les engagements tenus et les propositions faites par les représentants de l'UWUGTA sont maintenus». Toutefois, il est précisé qu'«il suffit simplement que les concessions de l'entreprise soient à la hauteur des attentes et souhaits de l'ensemble des acteurs pour enterrer définitivement ce problème».