Des rebondissements ont caractérisé, ces dernières heures, les activités du complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie. Suite au retrait de confiance voté par l'Assemblée générale extraordinaire des syndicalistes ce dernier dimanche, Daoud Kechichi a été désigné porte-parole des 5 000 salariés de AMA. Il y a eu, vingt-quatre heures après, la contre-offensive du SG dégommé Nourredine Amouri. Il semble avoir pris la situation en main. Ce lundi, tout en exprimant sa solidarité aux travailleurs de la filiale Ampta en grève depuis le 29 avril 2015, Amouri a lancé un appel au calme argumentant l'entame de la période de mise à l'arrêt programmée du H-F N°2 et des installations de la zone chaude pour cent jours. C'est ce qu'avait fait 24 heures auparavant son adversaire Daoud Kechichi investi de sa fonction provisoire de porte-parole des travailleurs AMA. Comme il avait entamé les démarches nécessaires pour l'élection d'un nouveau SG du conseil syndical. Il avait compté sans la contre-offensive de N. Amouri. Non seulement Daoud Kechichi s'est retrouvé éjecté du siège syndical, mais l'employeur lui a signifié sa suspension de fonction pour faute grave et l'interdiction d'accéder au complexe. Malgré cette interdiction et sa suspension, il a réussi à rejoindre la baraque UGTA. Accompagné de plusieurs salariés, il a décidé d'entamer une grève de la faim jusqu'au, dira-t-il, recouvrement de ses droits syndicaux. Il en a profité pour appeler à la rescousse de nombreux travailleurs à l'effet de se préparer à d'autres actions. Et même si celles-ci pourraient intervenir durant l'arrêt programmé du H-F N°2 à partir du 25 août, ce syndicaliste au long cours, a d'autres atouts à faire valoir face à la DG AMA. De ce fait, le complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie (AMA) pourrait de nouveau connaître des perturbations. D'AGEX en AGO organisée par l'une et l'autre partie syndicale en conflit, les uns en soutien à la politique de la Direction générale, les autres en soutien aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs, les jours se suivent et se ressemblent. En fait, le retour dimanche de Daoud Kechichi au conseil syndical de l'entreprise au titre de porte-parole n'aura duré que quelques heures. Le temps que son antagoniste Nourredine Amouri a exploité pour lancer une contre AG et s'imposer, une nouvelle fois, comme étant l'homme fort du syndicat. «Le calme est revenu au complexe après la perturbation que nous avons vécue dimanche. Les choses sont rentrées dans l'ordre. Je suis le SG du conseil syndical. J'appelle les travailleurs à être vigilants particulièrement en cette veillée d'opération de réfection du Haut-Fourneau N°2 et de la zone chaude qui durera cent jours», a indiqué Nourredine Amouri. Il est soutenu dans sa démarche par la Direction générale. Celle-ci persiste et signe dans sa volonté d'appliquer le pacte social signé au lendemain des dernières élections syndicales de juin 2014. On se rappelle qu'à l'instigation du SG de l'Union de Wilaya Ugta Tayeb Hmarnia également SG de l'organique à la centrale syndicale de Abdelmadjid Sidi-Saïd et d'un député de la chambre basse du Parlement de la wilaya de Annaba, Nourredine Amouri avait été désigné SG du conseil syndical AMA. Depuis, un calme relatif a caractérisé les activités du complexe soumis aux dispositions du pacte social dont celle interdisant tout mouvement revendicatif tel qu'édicté par la DG durant trois années. Cela n'a pas empêché la production de l'acier liquide de stagner à son niveau le plus bas. La grève générale illimitée entamée le 29 avril 2015 par les 350 salariés menés par leurs représentants syndicaux de la filiale ArcelorMittal Pipes & Tubes Algéria (AMPTA) est venu comme un cheveu dans la soupe. Il a fait l'effet d'une véritable bombe à retardement conséquence d'une démarche de pourrissement pour casser la grève adoptée par la Direction générale de cette filiale à 70% groupe ArcelorMittal et 30% groupe Sider. D'autant que pour briser la résistance des travailleurs, la DG a licencié le SG du syndicat et le président du Comité de participation. Une manière de faire que n'ont pas admise la majorité des syndicalistes tant ceux de AMPTA que leurs pairs de AMA. D'où la réaction de ces derniers irrités par l'absence de toute action de solidarité de leur secrétaire général.