Dans un communiqué émis cette fin de semaine, le syndicat des travailleurs de la société ArcelorMittal pipes et tubes Algérie (AMPTA) ex-Tuberie sans soudure (TSS) informe les travailleurs de sa décision de provoquer une grève générale illimitée à compter du 28 avril prochain. Cette date coïncide avec la fin du mot d'ordre de grève que cette instance a émis au lendemain de l'assemblée générale des salariés. Organisée le 20 avril écoulé, elle a permis à 90% des travailleurs de voter pour le débrayage. Par cette démarche, ils tentent d'imposer à leur employeur de reconnaître le bien-fondé de leurs 22 revendications contenues dans une plateforme émise bien avant. Le procès-verbal de non-conciliation établi par l'inspection du travail, à l'issue d'une séance de médiation le 20 avril dernier, a débouché sur une crise socioprofessionnelle. Affirmant être en mesure de faire abstraction de 20 points des revendications sur les 22 soumis à la direction générale, les syndicalistes sont déterminés à décrocher l'augmentation de l'indemnité de panier de 350 à 500 DA et celle de la femme au foyer de 1 500 à 3 000 DA. Ce qu'a rejeté l'employeur arguant des difficultés financières auxquelles fait face la société. Cet aspect est démenti par les représentants des travailleurs qui avancent la mauvaise foi d'ArcelorMittal. «Alors qu'il était majoritaire au capital social les précédentes années, notre employeur évitait toute importation de produits sidérurgiques. Ce qui n'est plus le cas depuis que notre pays a racheté la majorité des actions. Le groupe ArcelorMittal du Luxembourg a multiplié les acquisitions à l'importation de certains produits au profit du complexe d'El Hadjar. C'est le meilleur moyen qu'il a trouvé pour remplir ses caisses», a affirmé un des syndicalistes apparemment au fait de ce qui se trame au détriment du Trésor algérien. D'où la détermination des travailleurs à bénéficier des augmentations des indemnités précisées dans la plateforme de revendications en 22 points. L'inspection du travail a bien tenté de rapprocher les points de vue des deux parties. Vainement, puisque ni l'employeur ni les représentants des travailleurs ne sont arrivés à se mettre d'accord sur un compromis pour éviter la grève. Il faut avouer que la société ArcelorMittal Annaba et les travailleurs ne peuvent se permettre une autre grève. Déjà que les précédentes, qui s'étaient multipliées à longueur d'année, avaient réduit la production quotidienne de sidérurgie à sa plus simple expression avec pour conséquence l'équivalent de plusieurs millions de dollars de pertes quotidiennement.