Le complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie (AMA), son siège notamment, est confronté depuis plusieurs jours à d'importantes perturbations. Samedi, la situation avait atteint son paroxysme avec les graves accusations exprimées par le secrétaire général du conseil syndical en titre accusé par la majorité des syndicalistes et des 5 000 travailleurs d'être totalement soumis aux directives de la direction générale. Ce qui lui avait valu sa mise à l'index et une motion de retrait de confiance par la majorité de ses pairs du même conseil.et des 5 000 travailleurs. Hier dimanche, donc, réunis en assemblée générale extraordinaire au siège du syndicat AMA, les syndicalistes ont décidé d'exclure le désormais ex-SG du syndicat Noureddine Amouri. Plusieurs centaines de travailleurs ont bravé l'interdiction de participer à ce regroupement appelé à décider de leur avenir et celui de leur outil de travail. Même la menace d'une sévère sanction de leur employeur ne les a pas dissuadés à se présenter devant le siège de leur conseil syndical pour exprimer leur pleine adhésion à la démarche entreprise par la majorité de leurs représentants. Nombreux ont été ceux qui avaient proposé de passer à l'action en paralysant toutes les installations de production. Une démarche qui se voulait être de solidarité avec leurs camarades de la filiale ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (Ampta) en grève depuis le 29 avril 2015. L'appel au calme des membres du conseil syndical AMA et la volonté de ces derniers à agir dans la légalité pour ne pas nuire aux activités de l'entreprise, à ramener les choses à leur juste proportion. Et c'est donc dans le calme et la discipline que tous les participants ont rejoint leur poste de travail. Ce qui a permis aux syndicalistes d'émettre un communiqué à destination, d'une part, de leur employeur pour l'informer de l'exclusion de Noureddine Amouri du poste de SG du syndicat. Pour d'autre part, informer l'union de wilaya (U.W) UGTA Annaba et le S.G de la centrale syndicale du changement et de la nécessité d'organiser des élections pour un nouveau président. Et c'est justement à ce niveau que ça risque de grincer. Il faut en effet savoir que lors du dernier renouvellement du syndicat courant 2013, le SG de l'U.W et un député connu pour ses manipulations partisanes, ont imposé à ce poste de SG du conseil syndical AMA Nourredine Amouri après en avoir évincé Daoud Kechichi. «Il n'y a pas eu de dépassement lors du regroupement des travailleurs devant le siège du conseil syndical où s'est tenue notre assemblée générale extraordinaire avec pour ordre du jour : le retrait de confiance officiel au SG Nourredine Amouri. Nous avons entamé la procédure prévue par les textes de notre centrale syndicale UGTA pour organiser une assemblée générale élective. Cela s'est passé dans le calme et la sérénité. Chacun a aussitôt rejoint son poste de travail. Le complexe active normalement. Je tiens à souligner que les syndicalistes AMA prennent à leur compte le dossier de Ampta et les revendications de ses salariés», a indiqué Daoud Kechichi installé dans ses fonctions de porte parole officiel du syndicat AMA à l'issue de l'AGE. Signalons, enfin, qu'interdits d'accès dans l'enceinte du complexe AMA à El Hadjar au lendemain de l'entame de la grève Ampta, le secrétaire général Lotfi Farah et le président du comité de participation Abdelghani Atil sont entrés sans rencontrer une quelconque difficulté au niveau du poste de garde principal du complexe.