Trente-deux mille demandeurs de logement inscrits à ce jour, 8 000 Logements publics locatifs (LPL) prévus pour être attribués avant la fin de l'année 2015 aux familles dans le besoin d'un toit décent, des milliers d'autres logements ruraux, aidés, promotionnels... En cours de réalisation ou à lancer dans les prochains mois, telles ont été les révélations faites par le wali de la wilaya d'Annaba, Youcef Cherfa, lors de sa visite de travail effectuée en fin de semaine. C'était dans les communes rurales à vocation agropastorale de Aïn Berda, Chorfa et El Eulma où, au contact direct des citoyens et des responsables, il a enregistré les préoccupations de l'heure des premiers et pris connaissance des difficultés de gestion des seconds. L'arrivée du gaz de ville dans la localité de M'djez El Rassoul (Aïn Berda) est passée presque inaperçue tant les aspirations de la population sont ailleurs. Elles le sont dans la distribution de l'eau potable qui n'arrive dans les robinets qu'un jour sur cinq voire plus ; dans l'assainissement avec un réseau saturé ou inexistant ; l'éclairage public déficient et dans l'incapacité des élus et des responsables des secteurs d'intervention à agir efficacement pour améliorer les conditions de vie des habitants de leurs communes respectives. Ayant pris ses fonctions il y a quelques semaines, le wali a longuement écouté les attentes exprimées par les habitants des trois communes, des localités et agglomérations dont les plus enclavées. Au fur et à mesure de ses déplacements, il instruisait les directeurs des secteurs concernés (logement, eau potable, assainissement, santé, éducation, jeunesse et sport...) à l'effet de prendre immédiatement les mesures pour solutionner les problèmes posés. Et si avec la distribution de l'eau potable, le logement reste la préoccupation majeure des familles, les 3 communes sont d'une saleté à faire pâlir de jalousie un gestionnaire de dépotoir. L'éclairage public y est déficient, les routes dans un état de délabrement avancé, les espaces verts et aires de jeu ont totalement disparu où transformés en dépotoirs à ciel ouvert. D'où l'appel du wali à l'adresse des citoyens à réagir pour sauvegarder leur cadre de vie. Mais c'est certainement les projets de réalisation de logements qui ont pris la majeure partie du temps de la visite. Qu'ils soient de la construction, de l'urbanisme, des équipements de base ou du logement, les cadres concernés ont dû marmonner des arguments auxquels ils étaient certainement les seuls à croire. Projets de logements presque à l'abandon, mal conçus, en retard par rapport aux délais fixés, non conformes à ce qu'ils devraient être dans le domaine de l'habitat ou urbanistique, Youcef Cherfa n'a pas eu de mal à relever les insuffisances. Les instructions qu'il a données sont beaucoup plus des rappels à l'ordre à l'adresse des responsables concernés. «Tous les moyens humains, matériels et financiers ont été mis à votre disposition pour exécuter convenablement la mission impartie à chacun de vous. Je n'admettrai plus pareilles insuffisances. Chacun assumera à l'avenir». La remontrance ciblait particulièrement le directeur de l'Office de promotion et de gestion immobilière dont la réalisation de logements est en souffrance. A l'image de celle des 600 logements de la localité de Harrouchi. Ses factures n'étant pas réglées à temps, la Société de construction du bâtiment de l'Est a dénoncé, via son directeur technique, un retard de paiement de 360 millions DA. Outre ce problème, bon nombre de maîtres d'œuvre sont confrontés à l'absence d'ouvriers qualifiés. Bien que non inscrit au programme de la visite, le secteur de l'éducation a fait l'objet de l'intéressement du directeur de l'exécutif de la wilaya. L'attention de ce dernier a été attirée par les parents d'élèves du CEM Besbassa (Aïn Berda) où ces mêmes élèves sont privés de cantine malgré la disponibilité des moyens financiers et matériels. Le wali a instruit les responsables concernés afin de prévoir, dès cette semaine, des repas froids avant le mise en service des cuisines, souffrant d'un manque d'eau potable, pour des repas chauds et ce, à partir du deuxième trimestre. Les jeunes ont évoqué le manque de postes d'emploi. D'autres ont souligné l'absence de moyens pour la pratique de sports et de loisirs dans cette daïra à vocation agropastorale.