Alors que le feuilleton de la brucellose qui avait touché une vingtaine de citoyens, pour la majorité issus de la commune de Taghzout, à 10 km au nord-est de Bouira, durant le mois d'août dernier, et alors que l'on pensait que la maladie communément appelée fièvre de Malte et qui est transmise par l'animal à l'homme est circonscrite, voilà que l'on apprend que plusieurs vétérinaires praticiens privés sont, à leur tour, touchés par cette maladie anthropozoonose. Selon des informations que nous avons pu recueillir hier, ce sont au moins une vingtaine de vétérinaires qui sont touchés jusqu'à présent par la brucellose au niveau de la wilaya de Bouira. Cependant, et contrairement aux citoyens et autres éleveurs de Taghzout, contaminés par contact direct avec l'animal dans l'étable, ou par absorption du lait cru contaminé, qui ont été admis au niveau de l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira et qui ont été placés sous surveillance médicale avec soins intensifs et spécialisés pendant plusieurs jours, pour les cas des vétérinaires et selon nos sources, seuls deux cas ont été jugés graves et ont nécessité des soins intensifs et une hospitalisation. Pour les autres cas, ce sont les vétérinaires se sachant en contact permanent avec les vaches qui se sont déplacés d'eux-mêmes vers l'hôpital pour des analyses, et devront suivre un traitement sans attendre les premiers symptômes dans le cas où celles-ci s'avèrent positives. Cela étant, et selon le Dr Mechach, vétérinaire praticien privé dans la daïra de Bechloul, qui est lui-même touché par cette maladie, les vétérinaires qui ont été associés à la campagne de vaccination des ovins durant la période juillet-août pourraient largement se retrouver infectés pour la simple raison que le vaccin est un virus vivant et qu'au moindre contact lors de sa manipulation, le vétérinaire peut être contaminé. Ainsi, et si l'on considère que la période d'incubation de ce virus pourra atteindre plusieurs semaines, le Dr Mechach n'écarte pas la possibilité que ses collègues soient victimes du vaccin lui-même. Cela, outre l'autre probabilité, celle d'une contamination au niveau des étables de certaines communes où la brucellose bovine a été déclarée, comme c'est le cas pour Taghzout, Oued El Berdi et El Hachimia. Par ailleurs, ce qui révolte notre interlocuteur, c'est le silence radio affiché par les services de la Direction agricole de la wilaya de Bouira qui n'ont pas jugé utile de se rapprocher de ces médecins vétérinaires dont une quinzaine au moins a séjourné au moins une journée au niveau des hôpitaux de Bouira, Aïn Bessem et Sour-El Ghozlane. Une attitude qui frise le mépris et que les vétérinaires praticiens privés, du moins par la voix du Dr Mechach, ont tenu à dénoncer. Rappelons qu'au niveau de la wilaya de Bouira, durant l'été dernier, une vingtaine de personnes a été touchée par la brucellose dont plusieurs ont nécessité des hospitalisations de plusieurs jours avec une médication spécialisée. Sitôt la maladie déclarée, des équipes vétérinaires ont été mobilisées par les services agricoles de la wilaya de Bouira, qui ont réussi en moins d'un mois à circonscrire cette maladie en multipliant les opérations de sensibilisation quant à l'hygiène et les mesures à prendre au niveau des étables, mais également et surtout face aux vaches suspectes.