Hier, Ali Haddad, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), a inauguré à Oran, le bureau régional pour l'Ouest. L'occasion de plaider pour la réhabilitation des cadres injustement incarcérés, expliquant que le FCE est en contact avec le gouvernement pour régler cette question. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Dans son discours inaugural, M. Ali Haddad a souligné l'importance que revêt la dépénalisation de l'acte et des fautes de gestion, qu'il considère comme une avancée majeure. «Elle permettra aux gestionnaires du secteur public d'avoir une plus grande marge de manœuvre sans avoir peur d'être dénoncés par une simple lettre anonyme. Je pense notamment aux dirigeants des banques publiques qui auront à financer les investissements avec plus de facilités tout en respectant évidemment les règles prudentielles. Les gestionnaires d'entreprises publiques pourraient envisager des partenariats avec le secteur privé sans que cela ne soit entaché de suspicion», dit-il. Et d'enchaîner en rappelant à l'assistance qu'il y a beaucoup de cadres dont, dit-il, «le seul tort est d'avoir pris des initiatives et avoir été injustement incarcérés, sanctionnés ou marginalisés. Je plaide aujourd'hui pour leur réhabilitation solennelle». Tout en soulignant le fait que le FCE est apolitique, il dira que les chefs d'entreprise sont mobilisés pour contribuer à la relance économique. Une mobilisation qui ne peut se faire selon le président du FCE sans être accompagnée par une administration moderne et efficace. «L'administration doit désormais être à l'écoute des investisseurs. Ses cadres doivent être formés aux pratiques modernes dans l'administration et l'instruction des projets d'investissements. Dans notre plaidoyer, nous avons recommandé une réforme profonde de l'administration aussi bien au niveau central que local.» L'intervenant se félicite de l'annonce faite par les pouvoirs publics quant à la reconfiguration de l'Agence du développement de l'investissement et le renforcement du rôle des autorités locales. Toutefois, Ali Haddad estime «que le temps n'est pas de notre côté. Il est de ce fait impératif d'accélérer le rythme des réformes». Il dira que le FCE souhaite la création d'une superstructure décisionnelle qui regrouperait les ministères des Finances, de l'Industrie et du Commerce. Pour le président du FCE, cette mesure permettra plus de cohérence et d'efficacité dans la mise en œuvre des réformes transverses. «Il faut une meilleure coordination entre ces départements. D'où la nécessité de les avoir regroupés dans une seule entité».