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C'est ma vie
Djamila, la voyante
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 10 - 2015

L'étymologie de guezzana vient de Tzigane, une jeune femme étrangement belle qui abordait les passants pour leur lire les lignes de la main. La diseuse de bonne aventure, qui parcourait autrefois le pays avec sa tente et son cheval, a subitement disparu du paysage. De nos jours, la voyante s'est sédentarisée. Djamila, une dame d'un certain âge, tire les cartes aux gens du peuple.
Assise sur un divan, Djamila mélange les lames d'un jeu de tarot et les pose l'une à côté de l'autre en rangées identiques ; et tout en les parcourant de ses doigts effilés, elle les examine et vous prédit l'avenir. Elle sait lire les signes que vous ne voyez pas, fronce les sourcils, s'exclame, crie parfois et vous transperce du regard. Des préalables pour vous conditionner à cautionner ses dires. Accrochés à ses faits et gestes, vous attendez un mot, une phrase ou une prophétie qui vous rende l'espoir, vous délivre de vos angoisses et vous débarrasse des épines qui se dressent sur votre route.
Depuis la nuit des temps, l'homme, impuissant devant la grandeur de la nature et des aléas de la vie, se cherche des réconforts pour calmer ses appréhensions et parer aux dangers qui le guettent. Le recours à la voyance et aux sciences occultes a été son appui pour conjurer le mal et triompher de ses ennemis.
Qui, dans le doute, le désespoir ou le manque d'assurance, a résisté à la tentation de consulter une cartomancienne ? Alors on va voir Djamila et on continue à croire à ses paroles, celles de la guezzana.
Des femmes et des hommes de toutes les conditions et de tous les horizons parcourent des milliers de kilomètres pour décrocher un rendez-vous. Des chefs d'Etat, des princes et des souverains ont fait appel au service de «Madame Soleil», la chawafa (celle qui voit).
Si de nos jours la tendance est à l'abandon de cette pratique païenne, chez les grandes nations le temps est à la prospective. La prospective ou la futurologie est une discipline normative, une démarche rationnelle qu'emploient les élites pour aider leurs dirigeants à la prise de décisions qui engagent l'avenir. Ils se projettent ainsi dans le futur pour se faire des places de choix et se tailler des économies sur mesure au détriment des pays dont les peuples vivent au jour le jour.
Pouvoir, opposition et société civile se concertent sur les résultats de leurs études. Ils en débattent des perspectives et des stratégies à mettre en œuvre pour les réaliser. Bien entendu, les manières et les approches pour atteindre l'objectif, qui est le même pour tous, restent différentes, bien que de nos jours, les politiques de gauche ou de droite se confondent sous la contrainte de la société qui aspire à plus de bien-être, de liberté, de justice et d'égalité.
Qu'en est-il chez nous ? Rien. Nous nous débattons encore dans de faux problèmes de légitimité, de leadership et d'égocentrisme. Nous ne sommes pas matures pour nous réunir autour d'une table et discuter de notre avenir.
Chez nous, on excelle plus dans les intrigues de palais, comme jadis où, pour l'amour du pouvoir, des rois célèbres ont été détrônés par leurs rivaux, que par l'unité des rangs pour affronter ensemble les périls qui pointent à l'horizon.
Oui, notre histoire est jalonnée de complots qui se sont succédé au cours du temps pour se solder par une colonisation. C'est d'ailleurs en revisitant l'histoire que Daouïa m'a conseillé de lire, que j'ai appris bien des choses sur le passé. Bien que nous nous enorgueillissions d'avoir eu un Etat souverain sur pratiquement le même territoire d'aujourd'hui, et dont la naissance remonte à l'année 1236, il est fort intéressant d'analyser les causes qui nous ont portés au firmament de la gloire et celles qui ont été à l'origine de notre déchéance.
Nos aïeux ont été porteurs d'une grande civilisation qui a rayonné pendant des siècles de Tlemcen jusqu'aux confins du Sud et de l'Est.
Les Banu Zyan ont eu à lutter contre les Mérinides de Fès, les Hafsides de Tunis et contre l'invasion des Portugais et des Espagnols. Mais les querelles familiales, les rivalités entre émirs et l'apparition de riches marchands et de corsaires ont sonné le glas de notre indépendance.
À ce titre, la prise d'Oran par les Espagnols en mai 1509 n'a été possible que grâce à la traîtrise de ceux qui ont bénéficié le plus de ses largesses. Il est donc urgent pour nous de disséquer l'histoire pour mieux appréhender l'avenir. Car, si le temps des conquêtes est révolu, un autre genre d'ingérence, plus pernicieux que la colonisation, plane sur nos têtes.


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