«Chiche, donnez la liste de tous ceux qui surfacturent», lance tel un défi la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) qui dénoncera, par ailleurs, l'arrestation «à la Hollywood» du général à la retraite Hocine Benhadid. Cherif ennaceur - Alger (Le Soir) - Ayant ouvert, hier, au Village des Artistes à Zéralda la session ordinaire de son parti, Louisa Hanoune est revenue sur «les attaques» portées par le ministre de l'Industrie et des Mines contre le P-dg du groupe Cevital. Tout en assurant qu'elle ne défend pas Issad Rebrab, capable selon elle de se défendre, et en observant que la dynamique de délocalisation engagée par ce chef d'entreprise «dérange peut-être certains en France ou ailleurs», Louisa Hanoune déplorera, ce faisant, «la politique des deux poids, deux mesures». Evoquant des «sommes colossales», des montants de l'ordre de 15 milliards de dollars de surfacturations, la secrétaire générale estimera que si le ministre de l'Industrie détient «des dossiers, qu'il aille à la justice. Mais à la condition qu'il ouvre les dossiers de tous les opérateurs, les responsables qui ont surfacturé». «Chiche. Rendez publique la liste. Nous exigeons un bilan détaillé public», dira Louisa Hanoune qui ne manquera pas de relever «une responsabilité politique» dans le développement de cette pratique. Autre grief que la dirigeante du PT exprimera, la perte de l'immunité du pays, notablement celle de l'institution militaire. Dans ce contexte, elle considérera que l'arrestation du général à la retraite Hocine Benhadid s'est faite «à la Hollywood». Certes, Louisa Hanoune tiendra à préciser qu'elle ne discute pas «le fond» de l'affaire, dans la mesure où toute partie s'estimant diffamée a toute latitude de porter plainte. Mais, la patronne du PT relèvera essentiellement «la forme» dans laquelle cette arrestation s'est déroulée. Comme elle relèvera l'impact potentiellement négatif qui pourrait en découler sur le moral des citoyens, voire sur les militaires et autres éléments engagés dans la préservation de la sécurité et de l'intégrité du pays. Au-delà de leur impact sur l'image du pays à l'extérieur, celle d'un pays «dans le chaos», la secrétaire générale considérera qu'il s'agit, à travers ces événements, de «terroriser, de tétaniser» la population, l'ensemble des forces vives. Et cela dans le contexte de l'«institutionnalisation de la prédation», de la prégnance de l'oligarchie et de l'appauvrissement de la majorité du peuple du fait de la politique d'austérité «violente» mise en œuvre. Réitérant dans ce contexte la nécessité de la démocratie réelle, la consécration de la souveraineté populaire à travers des élections «anticipées ou pas» et la réappropriation par les Algériens de leur Etat, Louisa Hanoune s'opposera, ce faisant, à la transmission du pouvoir par voie «héréditaire». «On évoque ici et là, la transmission héréditaire. Je leur dis que c'est absolument impossible», affirmera la dirigeante du PT.