Invité à commenter les récentes amabilités échangées entre le ministre de l'Industrie Abdesselam Bouchouareb et le patron de Cevital, Issad Rebrab, l'ex-ministre de l'Industrie et ancien conseiller du Président Bouteflika, Hamid Temmar, qui était hier l'hôte de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira dans le cadre des cycles pédagogiques initiés par le département des sciences économiques, a refusé dans un premier temps de sortir du cadre universitaire dans lequel il se trouvait et où il faisait la promotion de son livre paru sous forme de quatre tomes et ayant trait aux politiques économiques adoptées depuis l'indépendance à nos jours. Toutefois, il précisera qu'en tant qu'universitaire et en tant que professeur d'économie, «si vous me posez la question sur les arguments présentés par le ministre et par Rebrab et qui du ministre ou de Rebrab a raison dans ces arguments, je vous dirai sans détour que Rebrab a raison de dénoncer les blocages de ses investissements et ceux des IDE». «Quant à vous dire si le ministre avait raison quand il dit qu'il n'a pas donné d'autorisation ou que Rebrab a triché pour gagner de l'argent, ça, c'est leur problème», dira le conférencier qui confiera qu'il entretenait de très bonnes relations avec le patron de Cevital. Cependant, et comme pour lancer certaines piques à l'actuel ministre de l'Industrie, M. Temmar dira que «ce que je peux dire encore sur cette question est que, si j'étais à la place de Bouchouareb, j'inviterais Rebrab à s'impliquer et investir dans l'industrie lourde, seule à même de booster l'économie nationale dans un domaine jusque-là exclusivement réservé à l'Etat alors qu'il est temps pour l'ouvrir au privé, y compris en revoyant le fameux 51/49 qui bloque les IDE». Sur ce dernier point, à savoir la règle du 51/41, l'ex-ministre Temmar en fera même son cheval de bataille tout au long de sa conférence qui aura duré quand même près d'une heure et demie, pour expliquer que si cette barrière qui pénalise le pays et nous prive depuis toujours des IDE n'est pas levée, l'Algérie ira droit au mur. Le conférencier, qui s'est longuement étalé sur les différentes étapes de l'économie algérienne depuis l'indépendance, et tout en rappelant son «attachement aux valeurs sociales et aux acquis du peuple, de par mon passé révolutionnaire au sein du MALG mais également de par les souffrances que j'avais vécues au même titre que tous les Algériens quand l'Algérie était sous le joug du colonialisme», dira que même la politique sociale de notre pays devra être revue afin que les aides et les subventions aillent seulement aux nécessiteux.