C'est ce samedi que s'ouvrent � Alger les travaux d'un rendez-vous organique partisan pour le moins in�dit : le huiti�me congr�s bis du Front de lib�ration nationale (FLN). Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C'est la candidature de Bouteflika � sa propre succession qui a effectivement plong� le doyen des partis alg�riens dans la crise. Les faits : mars 2003. L'h�tel El-Aurassi � Alger abritait les travaux du huiti�me congr�s du FLN. Or, ce rendez-vous ne sera pas le tremplin de la candidature en question. Le huiti�me congr�s ayant d�cid� de consacrer un rendez-vous ult�rieur — un congr�s extraordinaire — pour trancher sur le profil du candidat du parti aux pr�sidentielles de 2004. "D�bout�" donc, Bouteflika lancera alors une rafale de repr�sailles contre le parti. D�but mai, le secr�taire g�n�ral du FLN Ali Benflis est limog� de son poste de chef de gouvernement. S'ensuivront trois remaniements minist�riels pour �carter les ministres du FLN. Et, entre-temps, une premi�re politique : un mouvement, form� de dissidents ayant r�ellement appartenu au parti et une nu�e de personnes qui lui sont externes, "clone" le FLN. Ce "mouvement de redressement", qui n'est en fait que l'administration elle m�me, viole lois et usages politiques dans l'impunit� totale. Le gouvernement, les walis, la justice, entre autres, s'impliquent. Partisans d'un second mandat pour Abdelaziz Bouteflika, rien n'est alors "refus�" aux "redresseurs". Tandis que le FLN r�el qui a "os�" pr�senter son propre SG comme candidat voit ses locaux attaqu�s, son compte gel�, ses activit�s gel�es par la justice et ses si�ges mis sous scell�s. Des d�cisions qui paralyseront compl�tement le parti. M�me la reconduction de Bouteflika � la t�te de l'Etat, le 8 avril dernier, n'a pas mis fin � la situation. Ali Benflis, qui refuse vertement une offre de compromission venue "d'en haut", d�missionne de son poste de secr�taire g�n�ral, fin avril 2004. A sa place, est mise une direction coll�giale de 13 membres qui entamera des n�gociations avec le mouvement dit "de redressement" pr�sid� par Abdelaziz Belkhadem. Les choses �voluent et un difficile consensus est d�gag�, par la suite, pour mettre en place une nouvelle direction coll�giale comprenant cinq membres (Abdelaziz Belkhadem, Amar Sa�dani, Sa�d Bouhadja, Salah Goudjil et Abdelkrim Abada). Ce dosage "l�galistes"- "redresseurs" ne r�gle pas tout pour autant. Tant d'ailleurs que le huiti�me congr�s bis a subi pas moins de huit reports ! Les �lections des d�l�gu�s au congr�s au niveau des wilayas d�voilent l'ampleur des d�g�ts. Les recours fusent de partout. Les "redresseurs", forts de l'appui et de la complaisance de l'Etat, passe, parfois, et par endroits, de force. Il aura fallu tout le doigt� du groupe des Cinq pour permettre la tenue d'un congr�s dans des conditions plus ou moins normales. Mais, tout de m�me, ils ne seront pas moins de 2 700 congressistes, samedi. Le rendez-vous gardera- t-il la s�r�nit� n�cessaire ? Les appr�hensions sont �normes quant aux risques de d�rapages. K. A.