cette réunion du parti majoritaire intervient dans une conjoncture politique et économique particulière. Le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, a invité, jeudi dernier, le 8e congrès du parti à se tenir à Alger (à l'hôtel El-Aurassi), les 18, 19 et 20 mars. Cet extraordinaire rendez-vous des militants du FLN rassemblera quelque 1 360 congressistes qui représentent tous les secteurs d'activité et toutes les couches de la société. D'ores et déjà, les jeux de coulisses battent leur plein et chaque courant tente de faire passer ses hommes au sein du futur comité central. Bien que se revendiquant ouvertement du courant moderniste, Benflis fait tout de même l'unanimité et transcende les luttes que se livrent les différentes tendances qui composent la mosaïque FLN. Il est en effet établi qu'au sein de ce parti cohabitent diverses sensibilités politiques qui vont des modernistes aux islamo-conservteurs, en passant par les baâthistes. Aussi, les manoeuvres vont bon train, histoire de peser sur les décisions futures du parti. Les «familles» politiques du FLN présenteront chacune leurs candidats à l'instance décisionnelle du parti, à l'occasion d'un congrès, dont les participants, selon le secrétaire général du parti, seront à hauteur de 25% composé de jeunes de moins de 32 ans, 60% ont entre 33 et 55 ans et 15% plus de 55 ans. La femme n'est pas en reste puisque la composante féminine constitue 15% des congressistes et les 48 wilayas du pays ont leur représentante. Annonçant ces chiffres à la presse, le premier responsable du FLN a voulu souligner le processus de rajeunissement «effectif» que s'est promis de réaliser le FLN, depuis le 7e congrès, et l'intérêt accordé par ce parti au rôle de la femme algérienne dans la vie politique. «Comment est-il concevable que notre programme politique n'ait pas accordé une place centrale à la jeunesse et à ses aspirations à un avenir plus radieux, et comment est-il concevable qu'il n'ait pas accordé une attention toute particulière à la promotion du rôle de la femme dans la société?», a-t-il déclaré dans son allocution devant la Commission nationale de préparation du congrès, jeudi, au Mouflon d'or (Ben Aknoun). Outre les élus locaux (APC et APW), des élus nationaux, 23 représentants du parti à l'étranger (Moyen-Orient, Europe, Amérique) seront également présents à ce 8e congrès. Le FLN a entamé les préparatifs pour la tenue de ce congrès, à la suite de la décision du comité central, réuni les 24 et 25 octobre 2002, d'organiser ce rendez-vous durant le premier semestre de l'année 2003. une commission composée de 124 membres a été mise sur pied par Benflis auquel le comité central a conféré la prérogative d'organiser ce congrès. «Avec l'organisation dans un proche avenir de son 8e congrès, notre parti aura franchi une étape importante dans le processus de sa modernisation et du renouvellement de ses méthodes de travail, matérialisant ainsi notre aspiration commune à faire du parti du FLN un parti moderne, démocratique, acquis au progrès», a déclaré Ali Benflis. Interrogé en marge des travaux sur l'éventualité d'un retour des anciennes figures du parti, comme Mehri, Benhamouda..., le secrétaire général du parti s'est contenté de dire que le FLN a entamé sa phase de rajeunissement, tout en insistant, par ailleurs, qu'«il n'y a pas de conflit de générations au sein du parti». Pour la présence de Bouteflika au congrès en sa qualité de militant du parti, pour le soutien du FLN à la deuxième candidature de Bouteflika, Benflis n'a pas répondu à la question. Au plan économique, Benflis a rejeté «le libéralisme sauvage» auquel son parti substitue la notion d'«une économie sociale de marché». Le 8e congrès du FLN intervient dans une conjoncture politique et économique particulière. Aussi les sujets comme l'élection présidentielle et les réformes économiques se tailleront sûrement la part du lion des travaux du congrès. Des débats qui s'annoncent chauds, tant la composante du FLN est traversée par les différents courants de la société (baâthiste, moderniste et conservateur). Rappelons enfin que le dernier congrès du FLN a eu lieu les 1er, 2 et 3 mars 1998.