Le mouvement est autorisé à tenir ses assises, aujourd'hui, à l'hôtel El-Aurassi. Le mouvement de “redressement” du FLN a obtenu, hier, au milieu de l'après-midi, l'autorisation du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à tenir son “congrès de réunification”, avons-nous appris auprès de Si Affif, responsable de l'organisation logistique du congrès de “redressement”. Il était attendu pourtant que le département, géré par Yazid Nourredine Zerhouni, rejette la demande dans le fond et la forme, pour des raisons évidentes. Le mouvement, dirigé provisoirement par le ministre d'état ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, est touché dans l'absolu par le gel des activités du FLN, notifié dans un arrêt de la chambre administrative près la cour d'Alger le 30 décembre dernier. Il ne peut donc, théoriquement, organiser des assises, censées adapter les textes fondamentaux et les instances du parti aux dispositions de la Constitution et de la loi organique régissant les partis politiques. Il s'est avéré, par ailleurs, incapable de se conformer aux règles statutaires, lesquelles stipulent qu'un congrès est convoqué par le secrétaire général sortant ou les deux tiers des membres du comité central en fin de mandat. Encore une fois, un responsable du mouvement de “redressement” rappelle que le FLN vit une période particulière, depuis la date de la tenue du VIIIe congrès en mars 2003. Une situation d'aujourd'hui, marquée de son avis par la non-existence de structures dirigeantes. “C'est Ali Benflis qui est à l'origine de cette situation. Il n'a pas, par conséquent, le droit de convoquer le prochain congrès. Le mandat du comité central issu du VIIe congrès a expiré, pour sa part, il y a plus d'une année”, explique notre interlocuteur. Devant cet état de fait, les cinquante-trois dissidents, qui ont introduit auprès de la justice une plainte pour invalider le VIIIe congrès, sont habilités, selon la direction du mouvement de “redressement” et les services concernés du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, à convoquer de nouvelles assises. “Ce sera bel et bien un congrès et non pas une conférence nationale des cadres du FLN”, tient à préciser, pour sa part, M. Si Affif. La mise au point s'impose, car l'opinion publique commençait à se perdre dans la guerre de positions, d'une part entre les deux ailes antagonistes du FLN (Benflis et Belkhadem) et de l'autre, au sein du mouvement de “redressement” lui-même. Les leaders des “redresseurs” ne s'entendent pas du tout sur la forme à donner à leur rendez-vous organique : congrès de réunification ou conférence nationale des cadres du FLN. Dans l'édition d'avant-hier du quotidien El Khabar, Abdelkader Hadjar, ex-député et ambassadeur d'Algérie en Iran, a défendu bec et ongles, l'option de la tenue d'abord d'une conférence nationale, qui préparerait le terrain à un huitième congrès bis qui ne saurait être convoqué avant l'élection présidentielle du printemps prochain. Il a soutenu, en substance, qu'organiser un congrès dans les conditions actuelles équivaudrait à un suicide politique pour le mouvement. Il a estimé plus sage de réunir, dans un premier temps, les cadres du Front qui déclareront publiquement leur soutien à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat. Selon toute vraisemblance, l'appel de Hadjar et de ses alliés n'a reçu aucun écho favorable. S. H.