Les Pays-Bas, suspendus au résultat de la Turquie face à l'Islande, auront besoin d'un miracle mardi pour accrocher les barrages de l'Euro-2016 qui s'est encore éloigné samedi soir. Certes les Oranje l'ont emporté (sans brio) au Kazakhstan (1-2), mais la victoire turque en République tchèque a quasiment douché les espoirs des Néerlandais de se rendre en France l'été prochain. Une élimination serait évidemment un traumatisme, les Pays-Bas n'ayant plus manqué un Euro depuis 1984. Il y a 21 ans, lors du premier championnat d'Europe des nations organisé en France, déjà ! A 90 minutes du terme de la phase qualificative, les hommes de Danny Blind occupent la peu enviable quatrième place de la poule A, derrière l'Islande et la République tchèque (déjà qualifiés), et à deux points de la Turquie. Les Oranje devront donc impérativement battre les Tchèques à l'Arena d'Amsterdam, tout en espérant une défaite à domicile de la Turquie face à un autre adversaire démobilisé, l'Islande. C'est le seul scénario qui permettrait aux 3es de la dernière Coupe du monde d'accrocher la séance de rattrapage des barrages ! Depuis la fin du Mondial brésilien, Van Persie, Sneijder and co ont entamé une incroyable dégringolade. En à peine un peu plus d'un an, la machine s'est déréglée.Les raisons de ce fiasco (sept défaites en douze matchs !) sont multiples. Attaque vieillissante, défense classe biberon L'équipe souffre d'un déséquilibre entre une attaque vieillissante et une arrière-garde classe biberon. Les Sneijder, Van Persie, Robben ou Huntelaar sont des trentenaires qui ont sans doute leurs meilleures années derrière eux. Wesley Sneijder (Galatasaray) et Robin van Persie (Fenerbahçe) ne font plus partie du gratin mondial. Arjen Robben est trop souvent blessé et Klaas-Jan Huntelaar est irrégulier. Derrière, les jeunes défenseurs n'assurent pas. Et ne rassurent pas (Bruno Martins Indi, De Vrij, Tete, Bruma, Riedewald,...). Au point que Johan Cruijff s'est récemment dit «effrayé» par le manque de niveau de l'arrière-garde «oranje». Durant la Coupe du monde, le sélectionneur de l'époque, Louis van Gaal, avait compensé le manque d'assurance de ses arrières en imposant une défense à cinq et en misant sur les contre-attaques, une tactique contre nature au pays du football total. Son successeur, Guus Hiddink, est revenu au traditionnel 4-3-3 chéri par les Néerlandais. Un désastre. Danny Blind, qui a pris le relais d'Hiddink cet été, après les résultats catastrophiques de ce dernier, n'a pas changé de tactique. Et les défenseurs ont continué à accumuler les bourdes. A la fragilité de la défense et l'indigence de l'attaque, s'ajoute le manque de niveau général des joueurs où seuls Daley Blind et Memphis Depay (Manchester United) sont titulaires dans un club de grand standing. Les performances des clubs néerlandais sur la scène européenne ces dernières années ne sont guère plus rassurantes. Et le PSV et l'Ajax ne font plus le poids en Ligue des champions depuis longtemps. Le problème des Pays-Bas est donc profond. L'équipe manque de qualité, de patrons. Et les rares qui pourraient jouer ce rôle, Arjen Robben et Kevin Strootman, sont blessés. Mardi soir, en cas d'élimination, il faudra reconstruire. Mais les fondations semblent tellement fragilisées qu'il faudra peut-être du temps, beaucoup de temps, pour retrouver une équipe compétitive.