Rabah Bouarifi, le président de la Fédération algérienne de basket-ball (FABB), revient sur les participations des différentes sélections aux compétitions africaines, et affirme que désormais la FABB encouragera les clubs formateurs en instaurant la nouvelle licence de trois ans. Le Soir d'Algérie : Avec du recul, que pensez-vous de la 6e place occupée par la sélection nationale de basket-ball séniors garçons au dernier Afrobasket 2015 ? Rabah Bouarifi : C'est une bonne 6e place. Notre sélection aurait pu faire mieux et terminer 5e. Elle avait la possibilité de battre l'Egypte, mais c'est un classement très satisfaisant comparativement à l'édition de 2013. Maintenant, on doit penser à l'avenir et préparer les échéanciers de 2017 d'autant plus que les prochains Championnats d'Afrique des nations (Afrobasket) se tiendront à partir de 2017 tous les quatre ans. Et notre objectif est de bien préparer l'Afrobasket de 2017 et on espère avoir une meilleure équipe d'ici-là. Qu'en est-il du sélectionneur national, Filali ? Est-il maintenu dans son poste ? On doit se réunir cette semaine avec Filali pour discuter de l'avenir de la sélection. On va réfléchir à la meilleure manière de gérer les sélections d'autant plus qu'on n'a pas de DTN. Peut-être qu'on va le désigner à ce poste. Pour le moment, je ne peux rien vous dire. Tout sera décidé après notre rencontre cette semaine. Peut-être qu'il sera maintenu en tant que sélectionneur... La sélection nationale sénior a connu un problème au cours de l'Afrobasket avec le refus de Sahraoui de rester sur le banc avant de rentrer chez lui en France. Qu'en est-il de cette affaire ? Sahraoui, quand il a rejoint la sélection pour disputer l'Afrobasket 2015 en Tunisie, était venu avec l'idée d'être un titulaire à part entière. C'est un excellent joueur, mais il ne faut pas oublier qu'il était blessé pendant deux mois et n'a rejoint la sélection que lors du dernier stage. Le sélectionneur, qui est le premier responsable technique, avait remarqué qu'il n'était pas très en forme. Certes, la sélection a besoin de son expérience, mais vu son état, le sélectionneur a fait ses choix avec notamment Benzegala devenu meneur. Sahraoui n'a pas accepté de rester sur le banc d'autant plus que les responsables de son équipe en France, La Rochelle, ont suivi les matchs à travers la télévision et ont remarqué que Sahraoui n'était pas titulaire. Alors, son entraîneur en club et son président lui ont envoyé un message qu'il m'a montré. Ils lui ont dit «on t'a libéré pour que tu joues, et on pensait que tu es le leader de la sélection algérienne, alors qu'on remarque que tu n'es pas titulaire, alors si tu te blesses, tu assumeras seul les conséquences et on risque même de résilier ton contrat». Il (Sahraoui) est venu nous voir, le sélectionneur et moi, et nous a exposé son problème. Alors pour ne pas perturber le groupe, on a préféré le libérer. Vous l'avez libéré en sachant que la sélection n'avait pas de meneur, hormis Benzegala... On n'avait ni meneur ni shooteur. C'est l'éternel problème de la sélection. Les équipes ne forment plus de shooteur ni de meneur de qualité. Pour l'année 2017, on va faire de la prospection à l'étranger pour dénicher les éléments de qualité, le temps que nos équipes nous forment des joueurs de qualité. A la Fédération, on aimerait bien que les clubs de la Superdivision ramènent des joueurs émigrés algériens au lieu de joueurs étrangers qu'on ne pourra pas utiliser en sélection. On a pris attache avec d'anciens joueurs que nous connaissons et nous leur avons proposé de nous mettre en contact avec des joueurs de 14, 15, 16 et 17 ans valables, pour les sélectionner. Ne pensez-vous pas qu'il faut une politique de formation de jeunes à long terme et surtout protéger les clubs formateurs et les aider dans leur développement ? Il y a plusieurs équipes qui font de la formation comme Staouéli, le NAHD et le WA Boufarik au centre et le COBB d'Oran à l'ouest. Et si ces équipes cessent de faire de la formation, quel sera l'avenir du basket-ball. Je cite le cas de Boufarik qui rencontre d'énormes problèmes d'ordre interne et financier et ce club n'est pas encore sûr de démarrer sa saison. C'est malheureux. Mais ces écoles ne sont pas protégées et souffrent de manque de moyens... Je ne vous cache pas que je suis déçu par les promesses non tenues du ministère de la Jeunesse et des Sports, à savoir aider les clubs formateurs. Je ne dis pas tous les clubs, mais ceux qui font de la formation. Peut-on savoir quelles sont ces promesses ? On n'a pas demandé grand chose. On a demandé à ce que les clubs formateurs soient aidés financièrement, à savoir la prise en charge du transport, l'hébergement et la restauration pour que ces clubs se chargent uniquement de la formation. Cela ne dépasserait pas 2 millions DA pour chaque club. Cette aide sera consacrée aux écoles de formation. Ce n'est pas énorme ! Toutefois, la Fédération fait de son mieux pour aider ces écoles avec les moyens dont elle dispose. D'ailleurs, on a changé de règlement cette saison pour protéger ces clubs formateurs. On a instauré la licence de trois ans pour chaque joueur sénior et il ne peut changer de club sans la libération de son président. Et qu'en est-il de la sélection dames qui n'a pas réussi son Afrobasket ? Avant d'aborder la sélection filles, je reviens sur les U16 et les U18 qui ont brillé lors de leurs dernières participations africaines. Malheureusement pour les filles, elles sont encore faibles. La dernière participation de la sélection séniors filles montre qu'elles ont un niveau faible. On ne peut pas investir sur les filles, car chez nous, dès qu'elles atteignent 18-20 ans, elles décident d'arrêter le basket pour se marier. C'est pour cela, qu'à l'avenir on va travailler avec des filles en catégorie jeunes à savoir cadettes et juniors avec lesquelles on participera à l'international, mais pas avec les séniors.