Moscou n'arrive pas à identifier d'«opposition modérée» en Syrie et ses efforts pour entrer en contact avec elle n'ont pas trouvé d'écho auprès des Occidentaux, a déclaré hier le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Depuis le début de l'opération en Syrie, le Président Poutine et les responsables russes ont exprimé leur souhait de communiquer avec l'opposition modérée. Mais force est de constater que ces efforts n'ont pas rencontré de succès», a déclaré Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. Selon le porte-parole du Kremlin, «aucune force modérée n'a pu être identifiée dans la masse diffuse des organisations terroristes et extrémistes qui constitue une menace à l'intégrité politique et territoriale de la Syrie». «Malheureusement, ni les Etats-Unis, ni l'Europe ni personne d'autre n'a été capable de nous aider à identifier» l'opposition modérée, a-t-il poursuivi. Les propos de Dmitri Peskov interviennent au moment même où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'entretient à Vienne avec son homologue américain, John Kerry. Une réunion quadripartite avec les ministres des Affaires étrangères turc et saoudien est également prévue en début d'après-midi. Lors d'un forum économique à Sotchi (sud) jeudi, le Président russe Vladimir Poutine avait pourtant affirmé avoir évoqué avec le Président syrien Bachar Al-Assad, qui a effectué une visite surprise à Moscou mardi, un possible soutien russe à des groupes rebelles. «Je lui ai dit : "que pensez-vous si nous trouvons des groupes d'opposants vraiment prêts à combattre le terrorisme (...) et si nous soutenons leurs efforts de la même façon que nous soutenons l'armée syrienne?"», a affirmé Vladimir Poutine, cité par les agences russes. «Il a répondu qu'il voyait cela positivement», a poursuivi le Président russe. Depuis le 30 septembre, l'aviation russe dit frapper quotidiennement des dizaines de cibles «terroristes» en Syrie, avec l'accord du régime de Damas, dont Moscou est le principal allié. La Russie affirme viser le groupe djihadiste Etat islamique (EI) et le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda, mais les Occidentaux l'accusent de cibler avant tout des provinces où les forces gouvernementales sont à l'offensive contre des groupes rebelles considérés comme «modérés», et où l'EI n'est pas présent.