Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a dénoncé dimanche les «accusations infondées » selon lesquelles la Syrie conserve encore des armes chimiques, se félicitant du succès de l'opération visant à leur destruction. «Ce problème (dans une référence aux stocks syriens d'armes chimiques) a été résolu avec succès», a souligné M. Lavrov, dans un communiqué. «Parfois des déclarations affirment qu'il pourrait y avoir des armes chimiques non déclarées en Syrie. Cela est en cours de vérification, nous devons éviter les accusations infondées», a-t-il ajouté. Le ministre a assuré avoir «toutes les raisons de croire que la Syrie continuera de coopérer étroitement». Damas a détruit tout son arsenal chimique, aux termes d'un accord américano-russe de septembre 2013 qui lui a permis d'éviter des frappes occidentales. Le ministre russe a réitéré l'appui de Moscou au président syrien Bachar Al- Assad, estimant que la coalition dirigée par les Etats-Unis devrait surmonter son «refus persistant» de coopérer avec Damas dans la lutte contre le groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech). M. Lavrov doit rencontrer mardi à Moscou son homologue saoudien Adel Al-Jubeir pour débattre notamment de la situation en Syrie, et également au Yémen. Les déclarations du haut diplomate russe interviennent au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé à l'unanimité de former un groupe d'experts pour identifier les responsables des attaques chimiques survenues en Syrie, la Russie s'étant ralliée à une résolution américaine en ce sens. Washington, Londres et Paris, qui ont coparrainé le texte, accusent l'armée syrienne d'avoir mené depuis 16 mois des attaques au gaz de chlore, notamment dans le nord-ouest de la Syrie, ce que rejette catégoriquement Damas, imputant ces attaques aux rebelles, qui ont multiplié ce genre d'agressions depuis le début du conflit dans le pays en 2011. La Russie affirme qu'il n'existe pas pour l'instant de preuve de la culpabilité de Damas.