La nouvelle loi sanitaire octroie au pharmacien plus de responsabilités. Désormais, le rôle du pharmacien ne se limitera plus à délivrer des médicaments. Ce dernier sera aussi impliqué dans la prise en charge des malades. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le président de l'Ordre national des pharmaciens fait une mise au point. Le pharmacien, dit-il, n'est pas le dernier maillon de la chaîne des soins. Ce dernier se place au premier rang de la chaîne, estime Lotfi Benbahmed qui s'exprimait hier sur les ondes de la radio nationale Chaîne III. D'ailleurs, la nouvelle loi sanitaire qui passera prochainement au vote des parlementaire octroie d'autres rôles au pharmacien. Désormais, la tâche du pharmacien ne se limitera plus à délivrer des médicaments pharmaceutiques et parapharmaceutiques mais il assumera aussi le rôle de la prise en charge du malade. Comment ? Lotfi Benbahmed a expliqué que la nouvelle loi sanitaire élargit le rôle du pharmacien. Ce dernier est désormais impliqué dans la prise en charge des malades, à travers l'éducation thérapeutique, notamment dans les maladies chroniques comme le diabète, l'asthme et la prise des coagulants. L'éducation thérapeutique qui était jusque-là une tâche réservée au médecin généraliste, à l'infirmier, au diététicien et au psychologue, inclura aussi le pharmacien. «Aujourd'hui, à travers le monde, le pharmacien va vers l'éducation thérapeutique, avant, il ne faisait que la délivrance de médicaments pharmaceutiques et parapharmaceutiques, mais aujourd'hui, il sera aussi impliqué dans la prise en charge des malades», a indiqué le président de l'Ordre des pharmaciens. Pour les diabétiques, cite-t-il, comme exemple, les patients ont accès à une consultation chez le médecin chaque fois. Selon lui, «il faut les aider pendant ce laps de temps à prendre leur médicament d'une manière sérieuse, à prendre leur glycémie et leur donner des conseils diététiques ou sur la prise des coagulants». Benbahmed appelle à «remédicaliser l'officine» et les pharmaciens à devenir de véritables praticiens. Cependant, dit-il, le pharmacien ne sera pas décrété éducateur du jour au lendemain. Cette formation doit être incluse comme une filière dans les programmes de l'enseignement supérieur. Pour les pharmaciens déjà en exercice, ils doivent avoir accès à une formation continue. L'officine porte également la notion d'établissement pharmaceutique dans le cadre de la nouvelle loi. «Jusqu'au jour d'aujourd'hui, nous avions des établissements qui étaient grossistes, des producteurs ou des importateurs et leurs statuts n'étaient pas bien définis mais le statut d'établissement permettra de mettre en place de bonnes pratiques et assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques et leur qualité notamment par la territorialité de la décision d'enregistrement (AMM)», a expliqué l'invité de la rédaction. Par ailleurs, s'agissant de l'exercice illégal des officines, le président de l'Ordre a indiqué qu'une soixantaine ont été fermées et poursuivies en pénal. Pour alléger la charge sur le pharmacien dont les horaires de travail peuvent aller jusqu'à 12 heures par jour, ce dernier a le droit de recruter un pharmacien assistant dont la responsabilité pharmaceutique sera engagée au même titre que le pharmacien titulaire. L'invité de la radio a rappelé que la loi sanitaire date de 1985 et toute une série de modification de lois, de décrets, de circulaires encadraient la petite pharmacie. Aujourd'hui, dit-il, il fallait mettre de l'ordre dans ce secteur mais surtout le mettre aux normes internationales par la mise en place de bonnes pratiques et d'un nouveau statut pour les établissements pharmaceutiques pour assurer à la fois la disponibilité et la qualité des produits pharmaceutiques.