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Hidjab
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 01 - 2005


Par Arezki Metref [email protected]
Alors, oui ou..., le voile est-il obligatoire pour les femmes en islam ? A la faveur, il y � quelques mois, des d�bats sur la loi interdisant les signes religieux ostentatoires � l'�cole en France, on a ass�n� toutes sortes d'affirmations p�remptoires sur le voile.
Les partians de son port ne se sont pas cass� la t�te. Ils ont puis� dans des corpus inconnus du quidam pour d�cr�ter qu'il n'y a rien, en fait, � discuter parce que le voile est une prescription religieuse, voire coranique. Fermez le ban. Les partisans de la loi, eux, �taient plut�t d�sempar�s. Outre un sacr� d�faut d'argu ments, la crainte d'endosser l'infamante �tiquette d'islamophobie a vir� � la terreur. La victimisation, cette posture culpabilisante, tourne au quart de tour. Si on r�flechit deux minutes, les sourcils en accents circonflexes avant de dire quoi que ce soit, on est tout de suite coupable d'islamophobie. On se place, par cons�quent, dans le camp de ceux qui n'aiment pas l'islam, donc les musulmans. Dans ce d�bat, au mieux, il s'est trouv� des musulmans ��clair�s� pour dire que le port du voile est une obligation pour la femme musulmane � laquelle elle ne pourrait d�roger que dans des circonstances exceptionnelles. D'autres musulmans, aussi ��clair�s� que les premiers cit�s, trouvant le port du voile essentiel mais ne voulant pas que le signe soit trop p , ont propos� des succ�dan�s, genre fichu sur la t�te, bandana. On s'est mis alors � sortir le m�tre pour mesurer la longueur du tissu. On s'est exerc� � dresser des portraits anthropom�triques de la femme musulmane id�ale en Occident. Que doit-elle couvrir pour �tre dans le double respect de sa religion et de ses h�tes ? Peut-elle sortir un �pi de cheveux du tissu qui assure sa pudeur ? Les chevilles et les poignets, peuvent-ils rester d�couverts sans que l'insens�e �cope des pires anath�mes ? Dans un brouhaha o� l'on entendit une chose approximative et son approximatif contraire, une voix a essay� de dire une chose simple et terrible. Mais on ne l'�couta pas. Cette voix, c'est celle de Le�la Bab�s. La chose simple et terrible, c'est la suivante : le port du voile n'est pas une prescription religieuse. Elle essaya de le dire, un soir, lors d'une �mission de t�l�vision � une heure de grande �coute. On ne lui donna pas le temps necessaire. Alors, en bonne universitaire, elle a fait ce qu'il fallait faire. Elle a �crit un livre, utile et passionnant. Le voile d�mystifi� (Bayad) est utile parce qu'il permet au novice, au profane, au non initi�, de saisir d'un coup d'œil en quoi le seul fait de faire accroire que le port du voile est une prescription religieuse biaise le d�bat. Il est passionnant parce que Le�la Bab�s �crit avec tonus et maestria. Elle raconte l'histoire d'une mystification comme un voyage dans le temps et dans les textes. Mais d'abord, qui est Le�la Bab�s ? Dans les ann�es 1970, elle �tait �tudiante � l'Institut d'�tudes politiques (IEP) d'Alger avant de s'envoler pour la France o� elle pr�pare une th�se de doctorat � Aix-En-Provence. Apr�s ses �tudes, elle retourne en Alg�rie. Elle y enseigne � l'universit� avant de reprendre son b�ton de p�lerin et de s'arr�ter � Lille, o� elle est professeur de sociologie des religions. Elle a publi� plusieurs ouvrages, dont un, original, �crit � quatre mains avec le recteur de la mosqu�e de Bordeaux, Tareq Oubrou, Loi d'Allah, loi des hommes(Albin Michel). Cet ouvrage, convenons- en, sort du commun. Le�la Bab�s y m�ne un d�bat contradictoire sur les positions des musulmans sur les ch�timents corporels de la chari'a, sur la condamnation � mort pour apostasie ou celle de la femme adult�re. Ce livre �tait d�j� une fa�on de parler de l'islam en allant au charbon, de l'int�rieur, en confrontant les sources et les arguments. Le�la Bab�s poss�de l'art — c'en est un, je crois ! — de r�pondre en profondeur � des questions superficiellement pos�es. Elle sait se tenir dans cette position de la qu�te, � �quidistance entre l'air du temps et son inverse, c'est-�-dire le confort qui consiste � �luder les questions sous le pr�texte qu'elles sont � la mode. Il en va ainsi dans Le voile d�mystifi�. Le voile, hidjab, ce morceau de tissu � qui on voudrait faire jouer tous les r�les, celui de refuge comme celui de mur pour s�parer le monde de l'islam des autres, tient surtout une fonction id�ologique. Il sert moins, depuis son apparition, � observer l'islam qu'� montrer l'observance de l'islam. Le terme appara�t dans les ann�es 1970, en m�me temps que l'objet lui-m�me et, surtout, en m�me temps que les mouvements islamistes qui le promeuvent. Voil� dans quels termes Le�la Bab�s d�crit cette apparition : la �404 b�ch�e� comme on l'a appel� alors, ce nouveau voile qui se r�pandait en m�me temps que les id�ologies qui en d�fendent le principe, et qui ressemblait plus � un uniforme, � un habit de nonne, qu'au voile traditionnel, surprenait, amusait, inqui�tait � la fois par son c�t� strict et militant, inesth�tique et contraire � toute f�minit�. Il est devenu � pr�sent un ph�nom�ne mondial�. Le�la Bab�s s'adonne � une demonstration pr�cise, en interrogeant le Coran et la sunna, mais aussi l'histoire, notamment des autres religions, dont le christianisme (la lettre de Paul aux Corinthiens est le premier texte � justifier le port du voile par la femme), pour aboutir � cette affirmation selon laquelle il n'y a rien de �religieux dans le voile qui n'est ni un pilier de la foi au m�me titre que les anges ou les proph�tes, ni un sixi�me pilier de la pratique, avec le je�ne, la pri�re et le p�lerinage�. Pourquoi alors tout ce discours islamiste, au besoin muscl�, pour l�gitimer le port du voile et le rendre inattaquable en le travestissant en prescription religieuse, en commandement divin, en d�marche spirituelle ? En r�pondant � cette question, la sociologue emprunte sa col�re � la femme: �On pourrait s'attendre � ce que des discours �islamistes� portent sur la spiritualit�, l'�thique du bon musulman, le savoir encyclop�dique que cette religion a produit. Que nenni ! Il n'est question que de sexe, ou presque. Les discours hypocrites des musulmans sur la musulmane voil�e, respectable, vertueuse, gardienne des valeurs de sa communaut�, etc., n'ont pour but que de cacher l'�pre r�alit� : une communaut� prisonni�re d'un fantasme, d'une tragique obsession sexuelle, et qui, malgr� les si�cles pass�s, ressasse les m�mes rengaines, incapable d'acc�der � un stade de maturit� pour affronter enfin les vrais d�fis de son temps.� Je ne vois pas ce que je peux ajouter. Ah ! oui, ceci : il faut absolument lire ce livre. Il est utile et passionnant, mais �a, je l'ai d�j� dit. Mais il faut pr�ciser, on ne sait jamais, qu'il n'est pas contre le voile. Il est contre la mystification du voile. A. M.


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