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Voile sans fronti�res
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2006

Le hidjab, ou le nouveau para�tre de beaucoup d�Alg�riennes
Ph�nom�ne de soci�t�, le voile islamique ou le hidjab, en Alg�rie, conna�t de plus en plus de porteuses mais voit en m�me temps diminuer sa symbolique politique qu�il a charri�e entre la fin des ann�es 80 et le d�but des ann�es 90. L�habit, pur produit d�importation, tant il est vrai qu�il n�int�gre pas les m�urs vestimentaires s�culaires de l�Alg�rienne, ne se met pas, en effet, de nos jours comme un apparat postulant � souligner un trait distinctif ou pour d�cliner une identit� politique, voire partisane.
Le hidjab a, par ailleurs, tendance � s��loigner de sa version �hard� pour �pouser des variantes de plus en plus �soft�. Ceci m�me si le �tchador� reste encore de mise chez certaines femmes. Sociologue, Nasser Djabi a, dans un entretien accord� � El Watan et publi� la semaine pass�e, estim� que le nombre de femmes portant le �tchador� n�a pas �volu� par rapport � sa manifestation du d�but des ann�es 90. Il a consid�r� par ailleurs que le hidjab n�est plus l�expression d�une contrainte familiale ou de celle du quartier. Pour lui, beaucoup de femmes, jeunes et moins jeunes, ont opt� pour le hidjab par r�solution individuelle. �La nouvelle version du hidjab en Alg�rie n�a plus la m�me expression politique et id�ologique qu�elle avait durant les ann�es 1980. Il me semble que c�est une r�solution individuelle et non pas l�expression d�un mouvement collectif ou d�un projet politique�, a-t-il analys�. Cela est incontestablement vrai, notamment dans les grandes villes. Mais il reste des poches ou le milieu intime, si le mot est juste, aux jeunes filles de porter le hidjab. Ceci est valable dans les r�gions recul�es o� notamment s�vissent encore les terroristes. Dans ces patelins, le port du hidjab op�re comme un sauf-conduit. G�n�ralement dans ces endroits, le hidjab est de couleur noire, contrairement au milieu citadin o� ils �pousent toutes les couleurs. Par ailleurs, les porteuses du hidjab, de nos jours, vivent leur f�minit� quasiment comme le reste des femmes. Elles se maquillent, mettent en �vidence leurs corps, sortent et entretiennent des relations amoureuses. Selon Nasser Djabi, �le port du hidjab, cette fois, traduit beaucoup plus une d�marche individuelle qu�un ph�nom�ne. Le voile n�emp�che pas l�Alg�rienne de vivre pleinement sa vie et il n�est pas souvent l�expression d�un mal-�tre�. Si le hidjab en tant que m�urs vestimentaires nouvelles et d�un poids cons�quent au sein de la soci�t� est un fait �tabli, il n�en demeure que, exception faite des ann�es 90 o� il a �t� au centre de la diatribe, la politique, au sens pol�mique, ne s�en est pas trop m�l�e. Contrairement � nos voisins de l�est, les Tunisiens, o� le port du hidjab est partie int�grante des pr�occupations du gouvernement. La pol�mique s�y est install�e, au demeurant, depuis peu. En Europe, le d�bat et les pol�miques autour du �voile islamique� sont toujours d�actualit�. Farid S.
Comme le Royaume-Uni, d�autres pays d�Europe s�interrogent face au voile
Le d�bat actuel sur le niqab au Royaume-Uni prolonge celui entam� dans de nombreux autres pays europ�ens, o� le voile islamique est devenu le symbole des interrogations sur l�int�gration des musulmans. France, Allemagne, Pays- Bas, Belgique, Italie, Su�de... les pays europ�ens sont confront�s, � des degr�s divers � la m�me question, face � des voiles qui se sont faits plus nombreux ces derni�res ann�es et sont devenus parfois la marque la plus visible d�une �s�paration� des communaut�s, selon les termes du Premier ministre britannique Tony Blair. �Dans la plupart des pays europ�ens, un d�bat similaire est en cours�, a-t-il r�cemment soulign�, ajoutant que derri�re la question du voile se dessinait un d�bat plus large, �sur la relation entre notre soci�t� et comment la communaut� musulmane s�y int�gre�. Au Royaume-Uni, o� les attentats du 7 juillet 2005 ont remis en cause le mod�le �multiculturel� cher aux Britanniques, le d�bat s�est concentr� ces derniers jours sur le niqab, tenue islamique pourtant marginale, qui ne laisse voir que les yeux : une institutrice de 24 ans, Aishah Azmi, a �t� suspendue apr�s avoir refus� de l�enlever en classe. Les prud�hommes locaux ont refus� l�argument qu�elle avait �t� victime de discrimination, mettant en avant l�int�r�t des enfants. Comme dans d�autres pays europ�ens, le gouvernement a laiss� aux autorit�s locales la responsabilit� de la d�cision. Quelque 1,6 million de musulmans vivent au Royaume-Uni, majoritairement pakistanais et bangladais. La France, pays europ�en avec la plus forte proportion de musulmans (environ 5 millions, principalement du Maghreb), est � ce jour l�un des rares � avoir l�gif�r� au niveau national, interdisant en mars 2004 le port de signes religieux ostentatoires � l��cole publique, dont le hijab, voile qui laisse l�essentiel du visage d�gag�. Le niqaby reste tr�s minoritaire, mais commence �galement � susciter un malaise. Un d�put� UMP (droite/majoritaire), Jacques Myard, a ainsi d�pos� en avril une proposition de loi pr�conisant deux mois d�emprisonnement et 3 750 euros d�amende en cas de violation du principe selon lequel �toute personne allant et venant sur le territoire de la R�publique doit avoir le visage d�couvert permettant ais�ment sa reconnaissance ou son identification�. Selon lui, le niqab �est une violation de l��galit� des sexes, un tr�s grave danger pour le vouloirvivre ensemble�. Aux Pays-Bas, o� 5,8% de la population est musulmane et o� les fonctionnaires peuvent porter le voile sauf �si celui-ci interf�re avec la s�curit�, la fonctionnalit� ou l�impartialit�, le d�bat se concentre �galement d�sormais sur la burqa (version afghane du niqab), m�me si elle ne concerne qu�une minorit�. Le Parlement, il y a un an, a vot� pour l�interdire dans les lieux publics, mais la mesure n�est pas encore appliqu�e, le minist�re de la Justice estimant qu�elle est en contradiction avec la loi antidiscrimination. En Allemagne, o� vivent plus de 3,2 millions de musulmans majoritairement turcs, le d�bat dure aussi depuis plusieurs ann�es. Certains l�nders ont chang� la loi et d�autres sont en train de l�gif�rer en vue d�interdire de mani�re plus ou moins stricte les signes religieux � l��cole. Ainsi, le Bade-Wurtemberg (sudouest) a interdit en avril 2004 aux enseignantes le port du voile � l��cole. En revanche, le tribunal administratif de Stuttgart a autoris� en juillet une institutrice convertie � porter le foulard islamique dans une �cole publique. Dans ce contexte, plusieurs personnalit�s allemandes d�origine turque ont appel� � la mioctobre les musulmanes allemandes � abandonner le foulard, pour marquer leur int�gration. En Italie, o� vivent environ un million de musulmans, la question du voile a �t� relanc�e la semaine derni�re par une d�claration du chef du gouvernement Romano Prodi. �Si une femme veut porter le voile, tr�s bien�, mais le �bon sens� demande que son visage ne soit pas cach�, a-t-il dit. Un r�cent incident lors d�un d�bat t�l�vis� a r�v�l� l�extr�me sensibilit� du sujet. Daniela Santanch�, d�put�e Alliance Nationale (droite), a �t� trait�e d��infid�le� par un imam fondamentaliste, pour avoir avanc� que le port du voile n��tait pas une prescription du Coran. Cet �change a valu � la d�put�e une protection polici�re et des manifestations de solidarit� de responsables politiques de gauche comme de droite, qui ont tous insist� sur la n�cessit� pour les musulmans de �s�int�grer�. En Belgique, o� les musulmans, pour l�essentiel d�origine marocaine ou turque, repr�sentent 4,5% de la population, la question du voile revient aussi r�guli�rement, mais la r�glementation en incombe aux autorit�s locales. Un petit nombre de communes, en Flandre (nord) et � Bruxelles, ont interdit la burqa ou d�autres v�tements masquant enti�rement le visage, en se basant sur des r�glements de police pr�vus pour r�glementer... le port des masques de carnaval. Et le d�bat fait �galement rage en Turquie, pays musulman � 99%, mais strictement la�c, o� les voiles sont interdits depuis des ann�es dans les universit�s et la Fonction publique. Le pays est profond�ment divis� sur la question.
En France, plus aucune jeune fille ne vient � l��cole avec le voile
Une loi de 2004 bannissant le port du voile � l��cole en France, qui avait suscit� des r�actions hostiles dans de nombreux pays musulmans, a eu un effet rapide et spectaculaire : aucune jeune fille ne s�est pr�sent�e voil�e aux deux dernihres rentr�es scolaires, contre 1 500 en 2003. Seuls quatre cas litigieux ont �t� recens�s cette ann�e par le minist�re de l�Education nationale, tous concernant de jeunes sikhs qui refusent de retirer leur coiffe. En septembre 2004, 47 jeunes avaient �t� exclus de leur �tablissement sur les 639 qui s��taient pr�sent�s � la rentr�e en portant une grande croix, un turban ou un voile, contrevenant ainsi � la loi du 15 mars 2004 sur la la�cit� qui interdit les signes religieux ostensibles dans les �tablissements scolaires. Derni�re voie de recours pour ceux qui refusent ces d�cisions, le Conseil d�Etat, plus haute juridiction administrative fran�aise, doit prochainement statuer sur cinq cas litigieux. �On ne pensait pas que �a se passerait aussi bien, parce que chaque jeune auquel on s�opposait avant le prenait pour lui alors qu�� partir du moment o� il y a une loi, cela concerne tout le monde et personne ne se sent particuli�rement vis�, explique Jean-Claude Lafay, membre du SNPDEN, le principal syndicat de proviseurs. Pour lui, il s�agit d��un probl�me marginal en France, pas sp�cifique � une religion et en particulier � la religion musulmane�. �Les jeunes catholiques int�gristes, les jeunes juifs int�gristes ne posent pas moins de probl�mes�, assure-t-il. On sait peu de choses sur les �l�ves exclus ou qui ont simplement renonc� � se scolariser, sauf qu�ils sont peu nombreux. �La majorit� a retir� son voile mais le vit tr�s mal�, assure cependant Nora Rami, porte-parole du �Comit� 15 mars et libert�s� qui a instaur� une permanence t�l�phonique pour les familles se refusant � appliquer la nouvelle loi. Les autres se sont inscrites au Centre national d�enseignement � distance, (Cned) suivent leurs �tudes en Belgique ou, dans certains cas, sont reparties dans leur pays d�origine. Selon Mme Rami, l�enseignement priv� (� 97% catholique en France), non concern� par la loi, a refus� d�accueillir les jeunes filles qui d�siraient garder leur voile.
Hidjab, niqab, tchador et burqa : les diff�rents voiles islamiques
Le voile islamique, dont le port s�impose � de nombreuses femmes musulmanes tenues de se cacher au moins partiellement le visage, s�inscrit dans des traditions souvent ant�rieures � l�islam lui-m�me. Le port du voile pour les femmes est attest� chez les juifs dans la Bible depuis des temps imm�moriaux et existait chez les Arabes avant l�av�nement de l�islam. Le hidjab (ou hidjeben, en dialecte maghr�bin) est form� sur la racine arabe hajaba, qui signifie cacher, d�rober aux regards, mettre une distance. Ce voile cache les cheveux, les oreilles et le cou, ne laissant voir que l�ovale du visage. Promu par les Fr�res musulmans, il est souvent compl�t� par une tunique ou un imperm�able. Il s�est g�n�ralis� dans le monde musulman, rempla�ant les tenues traditionnelles, remontant � l��poque romaine, comme le �ha�k� en Afrique du Nord, grande pi�ce de laine ou de coton d�environ 5 m sur 1,60 m, qui dissimule les formes du corps et voile le visage. Le voile s�appelle aussi lithem (cache-nez) ou encore khimbr, terme g�n�rique qui d�signe tout ce qui couvre la t�te : mantille, chble ou �charpe. La burqa est, � l�origine, le v�tement traditionnel des tribus pachtounes en Afghanistan. Ce long voile, bleu ou marron, couvre compl�tement la t�te et le corps de la femme musulmane. Un grillage cache les yeux. Depuis quelques ann�es, cette tenue est devenue, aux yeux du monde occidental, le symbole du r�gime des talibans en Afghanistan, qui l�ont rendue obligatoire. La burqa a son �quivalent arabe, le niqab, qui s�est r�pandu sous l�influence de l�islam wahhabite. Ce grand voile est compl�t� par une �toffe ne laissant apparentre qu�une fente pour les yeux. Certaines femmes y ajoutent des lunettes de soleil et des gants. Niqabvient de la racine arabe naqaba, qui veut dire trouer, parce qu�il ne laisse que deux �trous� pour les yeux. Le tchador, en Iran, est un v�tement traditionnel port� par les femmes, utilis� principalement aujourd�hui par les pratiquantes. Il s�agit d�une pi�ce de tissu semi-circulaire ouverte sur le devant qui ne poss�de ni ouverture pour les mains ni fermeture, mais est tenue par les mains ou les dents, ou encore en entourant ses extr�mit�s autour de la taille. Le port du tchador n�est pas obligatoire dans la R�publique islamique � la diff�rence du port d�un voile sur la t�te.
Le voile au pluriel en Egypte
Des banlieues mis�reuses aux quartiers chics, la question pour les musulmanes �gyptiennes n�est plus de se voiler ou pas, mais de choisir son voile, du plus rigoriste au plus branch�. Apr�s 30 ans de r�islamisation, les femmes nue-t�te sont aujourd�hui archi-minoritaires sur les bords du Nil et la plupart sont des coptes chr�tiennes, elles-m�mes tr�s minoritaires en Egypte. Par volont� id�ologique ou religieuse, forte pression sociale et familiale, les Egyptiennes sont voil�es � 80%, risque la sociologue Mona Abaza, pour qui c�est le �signe le plus r�ussi et le plus pr�occupant de l�islamisation�. Officiellement, le voile n�est ni banni dans la Fonction publique ou les universit�s, comme en Turquie, ni obligatoire, comme en Arabie saoudite. L��pouse du pr�sident, Suzanne Moubarak, n�est pas voil�e. Sur deux femmes ministres, l�une est coiff�e d�un bonnet. La pr�sidente de la 1re cha�ne de la t�l�vision nationale, Nadia Halim, a r�cemment adopt� le voile mais aucune pr�sentatrice de journaux des cha�nes publiques ou satellitaires priv�es n�apparant voil�e � l�antenne. Le temps para�t donc loin du geste inaugural, et qui fit scandale, de Hoda Charaoui, la grande f�ministe �gyptienne, d��ter son voile publiquement en gare du Caire � son retour d�un voyage en Europe, en 1923. C�est aujourd�hui, � rebours, une nouvelle bataille qui a repris �au nom de l�islam, et du choix personnel�, en faveur du niqab, une p�lerine de couleur sombre qui cache l�int�gralit� du corps et ne laisse entrevoir que les yeux. Des �tudiantes qui le portaient ont �t� exclues du foyer de l�Universit� de Helwan, au sud du Caire, relan�ant une controverse sur �le licite et l�illicite� en mati�re de code vestimentaire islamique, aux enjeux ici politiques. �Je n�accepte pas qu�on dise que le niqab est une obligation�, affirme Soad Saleh, professeur de droit islamique et exdoyenne de la facult� f�minine des �tudes islamiques d�Al- Azhar. Le visage ceint d�un bandeau bleu sous un voile blanc, cette r�formiste musulmane, surnomm�e le �mufti des femmes�, affirme que �cacher le visage des femmes n�est pas dans le Coran, c�est une vieille tradition b�douine�. En bas de l��chelle sociale, ce sont des Egyptiens, souvent des villageois, �migr�s en Arabie saoudite et autres pays du Golfe, qui en ont rapport� le mode de vie puritain et s�gr�gatif � l��gard des femmes. Des militantes islamistes ont aussi men� le combat du voile � l�Universit�, comme une obligation religieuse, tout en y affirmant le r�le de la femme dans le combat politique contre le r�gime et l�Occident. A l�autre extr�me, le hijab, le voile encadrant le visage ou foulard ne cachant que les cheveux, se fait parfois frivole, de couleur vive, avec jeans et chemisettes moulantes, conjuguant islamisation et mondialisation. Apr�s les anciennes vedettes �repenties� et tomb�es en d�votion, c�est une nouvelle g�n�ration de stars, comme Hanan Turk, qui se bousculent, avec voile en soie griff�, sur les �crans de cin�ma ou de t�l�vision. Regard�s avec passion apr�s le repas de rupture de je�ne de Ramadhan, l�Iftar, des feuilletons offrent une nouvelle image de la femme, impr�gn�e de morale pi�tiste �new-look�, comme le pr�che le t�l�coraniste Amr Khaled. Ce sont sous l�impulsion de pr�dicateurs et pr�dicatrices �mondains� que sont aussi multipli�s les salons islamiques r�unissant les bourgeoises cairotes pour des � halaqat�, des causeries pi�tistes chics. Il y aussi l�engouement pour la poup�e voil�e, Fulla, mise sur march� apr�s que la police saoudienne eut banni Barbie, qualifi�e �de poup�e juive� dont les tenues �honteuses� �taient �des symboles de l�Occident pervers�.


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