Partira, partira pas ? La question a fait débat aussitôt le match face au Sénégal, le 13 octobre dernier, terminé (1-0). Ce soir-là, outré par la réaction du public du Stade du 5-Juillet et les écrits de la presse, Christian Gourcuff avouera devant les journalistes qui assistaient à sa conférence de presse qu'il compte quitter l'Algérie en novembre, juste après les matchs qualificatifs pour la phase des poules des éliminatoires au Mondial-2018. «Le problème n'est pas Gourcuff. Moi, c'est simple, je l'ai dit et je le redis. Je suis prêt à partir à l'issue du match face à la Tanzanie», a-t-il notamment confié. Il nuancera son (éventuel) départ par un fait nouveau : la difficulté de trouver la sérénité en Algérie. «Je pense que c'est difficile de trouver la sérénité en Algérie. Je commence à découvrir des choses désormais que je ne voyais pas avant. On aime mettre la pression sur les joueurs et critiquer à tout-va», a-t-il affirmé. Le président de la FAF qui a déploré les propos de son employé en remettra une couche à ses envies de départ affichées par Gourcuff en déclarant à la Radio nationale que «Gourcuff a évoqué son départ sous l'effet de la colère». Et de préciser qu'il entreprendra tout ce qui est en son pouvoir «pour défendre les intérêts de la sélection». Les spéculations ainsi tues seront à nouveau relancées, quelques jours avant le déplacement de l'EN en Tanzanie. Un article de l'Equipe allait remettre sur le tapis l'éventualité d'un divorce entre Gourcuff et la FAF. «Gourcuff veut quitter l'Algérie», titrait le très sérieux journal français. Sans qu'il ne soit démenti. Ni par Gourcuff ni par ses employeurs de la FAF. Au cours du stage préparatoire de Sidi Moussa, en prévision du match de la Tanzanie, des «bruits de couloir» notaient la froideur des relations Raouraoua-Gourcuff, le premier n'ayant affiché, selon des sources non démenties, que «mépris» à l'égard du coach des Verts. Entre-temps, de nouvelles informations laissaient entendre que Hervé Renard, limogé mercredi passé par la direction du LOSC était le successeur désigné de son compatriote Gourcuff à la barre technique de la sélection algérienne. Là aussi, aucun démenti ni confirmation d'ailleurs ne sont venus «détruire» cette thèse que l'ex-sélectionneur des Eléphants et des Chipolopolos entreprendrait sous peu en Algérie «à l'invitation d'un club algérois», semble-t-il, l'USMA, son dernier club employeur en Algérie. Samedi, pourtant, juste après la conférence d'après-match, Gourcuff qui a boudé la presse nationale et internationale auparavant sera interrogé par l'envoyé spécial de nos confrères de Compétition au sujet de son avenir. Le journaliste du quotidien sportif algérien interpellera Christian Gourcuff au moment où ce dernier se dirigeait de la salle de presse vers le bus qui devait transporter l'équipe vers l'hôtel Hyatt Regency de Dar Es-Salaam. La question était la suivante : comptez-vous démissionner après le match de mardi ? Selon le reporter de Compétition Christian Gourcuff, arborant un large sourire : «Est-ce qu'un jour vous m'avez entendu dire que je partais ? Je n'ai pas dit ça ! C'est vous qui le dites !», a-t-il répliqué. Sous bonne escorte, le garde de corps du Français s'étant interposé pour mettre fin au dialogue, Gourcuff lancera une dernière précision : «Je n'ai pas dit ça, jamais je n'ai dit que je voulais partir.» Qui croire, alors ? Le Gourcuff du 13 octobre qui affichait sa «disponibilité» de rendre le tablier aussitôt le match de la Tanzanie conclu par la qualification où ce Gourcuff du 14 novembre qui dément toute velléité de départ ? En un mois, quelques escarmouches médiatiques et des attentats meurtriers en France ont perturbé le groupe à la veille du match contre les Taifa Stars ; le Breton semble avoir retrouvé la sérénité perdue en Algérie... Renard n'aurait pas fait mieux.