Lors du forum organisé hier par le journal El Djoumhouria, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), M. Si El Hachemi Assad a annoncé que suite aux recommandations du colloque sur Massinissa, décision a enfin été prise d'ériger sa statue. Ainsi, avec l'accord des autorités de la wilaya d'Alger, le choix de la place où sera érigée la statue de Massinissa s'est porté sur les environs du tunnel de la Faculté d'Alger en allant vers le palais du gouvernement. Un concours aura lieu pour la réalisation de cette œuvre, précise l'intervenant. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - L'institutionnalisation de la langue amazighe en tant que langue officielle n'est pas, dira le SG du HCA, «dans nos revendications, nous sommes dans l'action. C'est notre pain quotidien, c'est une équipe qui travaille chaque jour pour consolider cet édifice. Car à sa création en 1995, la première revendication du HCA c'était tamazight à l'école. 20 ans après, il faut faire le bilan». S'agissant de confier la mission de revendiquer l'officialisation de tamazight au HCA, l'intervenant précise «le HCA est une institution sous tutelle de la présidence, ce n'est pas dans nos rayons d'aborder ces questions. Je suis un intermédiaire de cette institution pour traduire la politique des pouvoirs publics. Mais rien ne nous empêche de promouvoir tamazight, c'est le rôle de tout le monde. Sur le plan politique, l'institutionnalisation de tamazight, langue officielle, n'est pas dans mes prérogatives pour me prononcer sur cette question», précise-t-il. Revenant sur l'enseignement de la langue dans les écoles, le SG du HCA se désole des entraves rencontrées par certains directeurs de l'éducation qui font «de l'excès de zèle» en citant celui de Batna, précisant que depuis, les choses se sont améliorées. «Ce n'est pas normal non plus qu'à Alger-Centre, tamazight n'est enseignée que dans trois écoles. Il faut que les directeurs d'éducation appliquent les directives au lieu de créer la bureaucratie !» A cet effet, il prône une rencontre regroupant les directeurs de l'éducation et la ministre de l'Education afin que des directives claires suivies de circulaires leur soient données en présence du HCA. Le SG du HCA s'est dit inquiet que dans certaines contrées de l'Algérie, la langue amazighe se perd. «D'ici 10 ans, elle n'existera plus, il faut tirer la sonnette d'alarme en menant des campagnes pour sillonner davantage ces lieux, collecter les témoignages et renforcer la langue». Pour lui, ce sont là les conséquences du terrorisme qui ont provoqué un mouvement de la population. A cet effet, les sorties d'études sur le terrain sont une priorité, d'ailleurs, dira l'intervenant, le HCA est en train de former une quarantaine d'étudiants chercheurs en master sous l'égide d'une équipe universitaire, pour travailler sur le terrain. Il citera par la suite les grands projets du HCA avec notamment la création d'une grande bibliothèque, une vidéothèque, d'ici 2016, un grand projet au coût important, ainsi que la traduction des œuvres d'auteurs vers la langue tamazight, l'édition... Evoquant la fête de Yenneyer, Si El Hachemi Assad estime qu'il est temps de réviser un texte juridique qui date de 1963 qui parle de fêtes légales nationales. «Revoir son contenu est un fait établi avec le ministère de l'Intérieur. Nous sommes dans cette orientation, nous ne précédons pas les évènements mais pourquoi ne pas y intégrer Yenneyer ? Nous souhaitons que Yenneyer soit également instituée comme fête nationale».