«L'imam doit s'en tenir à la seule référence religieuse qui est la nôtre. Certaines personnes veulent pratiquer la politique dans les mosquées et nous sommes contre.» C'est ce qu'a déclaré, hier, au siège de la Centrale syndicale de l'UGTA, Djelloul Hadjimi, le secrétaire général de la Coordination nationale des imams et des fonctionnaires des affaires religieuses, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats de la séance de travail qui a réuni ce syndicat affilié à l'UGTA avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs le 11 novembre dernier. Younès Djama - Alger- (Le Soir) - «La pratique de la politique au sein des mosquées est interdite. L'imam ne doit s'en tenir qu'à la référence religieuse et s'écarter des questions personnelles», a tranché Hadjimi qui nie, au passage, toute tentative de «politisation» de la mosquée, tout en soulignant que cet espace ne doit pas non plus «se couper» des questions qui intéressent la société. «L'imam traite des questions en relation avec la société pour le bien de tous. Par exemple, des imams traitent dans leurs prêches les méfaits de l'alcool sur la société. Aujourd'hui, ce sujet préoccupe au plus haut point les sociétés occidentales», a expliqué Djelloul Hadjimi. Pour lui, «c'est lorsque la mosquée s'est tue que l'Algérie a connu ce qu'il s'est passé dans les années 1990 (décennie noire, ndlr)». Il ajoute que «investir dans la mosquée est une garantie de stabilité». Et cheikh Hadjimi d'énumérer les «nombreuses fois où la mosquée est intervenue et a pu régler certains conflits». A l'instar de la crise dite de «l'huile et du sucre» de 2001 durant laquelle, soutient Hadjimi, les imams ont joué un rôle important pour éteindre le feu de la contestation (sic). «Les imams ont aussi été décisifs dans la résolution des conflits fratricides à Touggourt ou encore à Ghardaïa», s'est aussi félicité le SG de la Coordination nationale des imams et des fonctionnaires des affaires religieuses. D'autre part, Hadjimi a qualifié sa rencontre avec le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, de «conviviale» et «fructueuse». Au cours de cette réunion de travail, les imams ont remis sur la table leur plateforme de revendications composée de 47 points. Dont les deux principales : l'élaboration du statut particulier des imams et des fonctionnaires des affaires religieuses «dans les plus brefs délais» et la révision du régime des rémunérations. «Le ministre nous a donné son accord de principe pour la satisfaction de nos revendications», assure Hadjimi qui estime que l'option de débrayage chez les imams «est un droit constitutionnel, sauf qu'à la différence de certaines autres catégories, l'imam ne doit pas utiliser d'expressions qui sortent du cadre général, ne doit pas insulter ni porter atteinte aux personnes et aux institutions de la République».