«Nous ne permettons à aucun imam de s'attaquer au rite malékite, et tout imam impliqué dans des affaires de morale et d'éthique est radié». C'est en ces termes que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Mohamed Aïssa, a tenu, ce jeudi, lors de sa visite de travail dans la wilaya d'Oran, à clarifier la position de son ministère concernant ces deux questions. Bon nombre d'imams s'autorisent la liberté d'enseigner d'autres références religieuses que celle reconnue et pratiquée au niveau national. A ce sujet, le ministre est intransigeant : «Il faut s'en tenir à la référence religieuse nationale et il n'est permis à aucun imam, quelle que soit la source ou la région où il a étudié, de s'attaquer au rite malékite dans son territoire, au Maghreb arabe, ni au soufisme qui constitue une caractéristique de la société algérienne.» Concernant la seconde partie de sa déclaration, elle est en lien avec une affaire qui a défrayé la chronique à Oran et énormément choqué l'opinion. Au mois de janvier, deux imams de deux mosquées connues à Oran étaient accusés d'agression sexuelle contre un élève de l'école coranique âgé de 22 ans ; une agression qui dure depuis 4 ans. Toutefois, l'enquête qui se poursuit toujours retient pour l'heure l'accusation contre l'élève et un des deux imams pour leur implication dans des pratiques homosexuelles, d'exhibition, d'actes de dépravation en vidéo et de non-respect des préceptes de la religion. Le second imam n'est entendu pour le moment qu'en tant que témoin, l'enquête le concernant se poursuit. Ce jeudi, à une question posée sur cette affaire, le ministre affirme que l'un des deux imams qui est incarcéré avec son élève, a été radié et de déclarer : «Tout imam qui s'adonne à des actes immoraux est immédiatement radié, et tel est le cas de cet imam. Dans nos rangs, nous n'acceptons aucun imam qui a des faiblesses qui peuvent porter préjudice aux musulmans» et d'indiquer qu'il ne faut pas non plus qu'un cas pareil porte atteinte à 25 000 imams. «Laissons la justice faire son travail concernant cette affaire», conclut le ministre.