La conférence tenue hier par le directeur général de l'Ansej a eu pour objectif de revenir sur les missions clés de celle-ci, de rappeler les différentes mesures du dispositif et l'évolution des résultats opérés. En appelant à dépasser certaines idées reçues sur les compétences de l'Ansej et des Très Petites Entreprises qu'elle a enfantées. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - A la tête de l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) depuis 2011, Mourad Zemali a concentré l'essentiel de son intervention sur une description approfondie de l'organisme qu'il représente. Accordant une importance particulière au rappel des missions du dispositif, il a évoqué graduellement l'orientation du jeune souscripteur, quand il n'a pas d'idée précise sur un projet d'entreprise particulièrement. Intervient par la suite l'accompagnement via le conseil et la formation (selon les exigences du projet proposé), que ce soit par les professionnels de l'Ansej ou du FCE désormais, dans les centres de formation professionnelle conventionnés ou dans un établissement privé, si cela est jugé «nécessaire et profitable». Un prêt peut être revendiqué dans ce cas. Il s'agit enfin du soutien financier (différentes facilitations fiscales, bancaires et de remboursement) durant la phase de pré-réalisation. Sans omettre le suivi des investisseurs en post-exploitation. Quoiqu'il ait adopté une approche plus «économique et globale» que « sociale» selon lui. Et ce, depuis 2008 a-t-il précisé. Tout en sachant que le dispositif se charge de la tranche d'âge allant de 19 ans à 40 ans. Outre l'âge, trois autres critères rentrent en jeu, à savoir une situation de non-activité ou le statut de sans-emploi, une quelconque qualification en relation avec l'activité projetée. Puis un apport personnel financier est exigé afin de «responsabiliser» le jeune investisseur. Des validations anarchiques de projets ? Pour répondre à ceux « criant sur tous les toits », sans connaissance de cause, que l'attribution et le financement des projets se font de manière «anarchique», sans examens préalables, M. Zemali met l'accent sur le taux de dossiers «ajournés» ou récusés pour «illustrer» l'étude et l'analyse qu'il y a derrière chaque dossier validé. Concrètement, ce pourcentage est à hauteur de 38%. Par ailleurs, il y a lieu de signaler le taux de déperdition concernant les projets déposés et approuvés. Il est de 18%. En effet, les jeunes souscripteurs sont souvent découragés par la bureaucratie et la lenteur des procédures, a confié le directeur. Tout en rappelant que le délai moyen entre le dépôt et la validation du dossier était de 23 mois en 2013, il est de 6 mois aujourd'hui sachant que l'idéal serait de 2 mois. Le dispositif touché par la politique de «rationalisation» ? La réponse est catégoriquement négative. Le secteur de l'emploi et de création de richesse est «incontestablement» le créneau où l'Etat n'investira jamais moins si ce n'est pas plus, a expliqué le directeur. Pour faire simple, le budget de l'Ansej est maintenu. D'autant plus qu'en ce temps de crise, le secteur se révèle encore plus primordial pour l'économie algérienne. Il y a plus «durable» et «pérenne» que l'or noir. La matière grise. Ce qu'il faudra investir davantage, ajoute-t-il. Par ailleurs, demeurent valables les financements triangulaires (Ansej, banque et apport personnel) avec une bonification de 100%, les financements mixtes (Ansej et apport personnel), les prêts relatifs à la location et à la formation. Ainsi que le maintien des avantages fiscaux et des délais de remboursement. Et il n'y aura pas «effacement de dettes» pour les jeunes investisseurs, a-t-il rappelé pour la énième fois, car ce n'est pas ainsi qu'on bâtit une économie saine ou des directeurs d'entreprises «responsables». Projets privilégiés et d'autres gelés ? Evidemment, cela dépend des besoins du marché, a précisé M. Zemali. A titre d'exemple, les projets liés au transport (location de véhicules touristiques particulièrement) ne sont plus financés vu la saturation du marché. D'autant plus que cette activité encourage le développement de la rente, a-t-il ajouté. En l'occurrence, une cartographie d'investissements a été élaborée selon les besoins de chaque région sur le territoire national où les orientations prioritaires vont au profit de l'industrie, du BTP et de l'agriculture. D'ailleurs 28% des projets concrétisés sont dans le secteur agricole en 2015 en comparaison des 9% atteint en 2007. Une communication déficitaire ? Il y a lieu de savoir que plus de 65% des prêts accordés par l'Ansej ont été remboursés contrairement aux «rumeurs» a déclaré le directeur. Les investisseurs n'ayant pas pu rembourser à défaut de bonne gouvernance sont accompagnés tandis que ceux qui ont fait l'objet de détournements (160 seulement sur plus de 3 000 dossiers), des poursuites judiciaires ont été intentées, a-t-il précisé. Tout en rappelant des cas de réussite du dispositif Ansej à savoir : Casbah (production et conditionnement de vinaigres), les magazines «Dzeri et Dzeriet» ... En outre, le directeur a avoué leur déficit en matière de communication particulièrement virtuelle et la faible présence de l'Ansej sur les réseaux sociaux pour être à l'écoute constante des jeunes là où ils sont le plus actifs. Un facteur sur tant d'autres à perfectionner.