Selon une dépêche de l'agence gouvernementale APS (Algérie Presse Service) datée du 21 novembre 2015, le procès Sonatrach 1 – parce qu'il y a une affaire Sonatrach 2 — aura lieu le 27 décembre prochain devant le tribunal criminel d'Alger avec, au box des accusés, 19 personnes dont des ex-responsables du groupe Sonatrach et de sociétés étrangères qui doivent répondre de faits liés à la «corruption», selon le rôle complémentaire de la deuxième session criminelle 2015. Pour rappel, le procès Sonatrach 1 avait été reporté à 2 reprises, en mars et en juin 2015, officiellement pour... absence de témoins ! Parmi les accusés figurent l'ex-président-directeur général (PDG) du groupe national, Mohamed Meziane, et le patron du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, El-Smaïl Mohamed Réda, ainsi que 8 directeurs exécutifs de Sonatrach, dont Amar Zenasni, responsable du transport par pipeline, et le directeur des activités amont, Belkacem Boumediène. Sur la liste des accusés figurent également 4 entreprises étrangères ayant bénéficié «frauduleusement» de marchés publics, au préjudice de Sonatrach. Parmi les chefs d'accusation retenus contre les accusés, dont 7 en détention, figurent «association de malfaiteurs», «passation de marchés contraires à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers», «blanchiment d'argent», «augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique», «détournement de deniers publics» et «blanchiment d'argent et corruption». Les revers des marchés de gré à gré Selon l'arrêt de renvoi, les faits concernent cinq marchés «frauduleux» d'une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l'ex-PDG de Sonatrach au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc, dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays. Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré, en contrepartie d'actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach, Fawzi et Réda Meziane, dans le groupe Contel, selon la même source. Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron, El-Smaïl Djaâfar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires. Le groupe Sonatrach, selon l'arrêt de renvoi toujours, a conclu un marché jugé douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l'Algérie à l'Italie (Sardaigne). L'enquête a révélé qu'un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller, depuis 2006, auprès du patron de Saipem Algérie, Tullio Orsi. Ce dernier est poursuivi par le parquet de Milan dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant le groupe pétrolier italien ENI dont Saipem est une filiale. Le marché, d'une valeur de 586 millions de dollars, a été sous-traité à une société française PIE Capag par Saipem, sa rivale dans la consultation limitée ouverte.