La secrétaire générale du PT en appelle au patriotisme des députés, ceux du FLN notamment qui ont fait preuve d'esprit de résistance inégalé, que ce soit en commission des finances de l'APN que lors des débats autour du projet de loi de finances 2016, pour faire échec à ce dernier, à ses yeux anticonstitutionnel et antinational, ouvrant grandement les portes à la «somalisation» du pays. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Pour une fois, Louisa Hanoune a été aussi brève que concise dans ses interventions, en faisant, hier dimanche, l'impasse de faire lecture des résolutions des travaux de deux jours, du plénum du parti. Situation grave du pays oblige, elle est allée droit au but, estimant de prime abord que «l'Algérie est face à son destin car menacée par une somalisation». «Plus grave encore, a-t-elle poursuivi, c'est qu'il se confirme chaque jour un peu plus que le danger interne est plus dangereux que celui externe», affirmant que «l'Etat est en danger d'effondrement au vu des derniers développements gravissimes». Par qui ? Par ce «pouvoir parallèle» dont elle dit «ne pas avoir le déshonneur de connaître ni de côtoyer», représenté, ce qui est encore plus dangereux, selon elle, «à l'intérieur même des institutions du pays». Mais en quoi ce projet de loi constitue-t-il, cette «guerre généralisée déclarée contre l'Etat» comme elle le soutient ? Hanoune estime qu'en réintroduisant par un coup de force ce pouvoir parallèle de l'article 71, pourtant supprimé lors de la toute première réunion de la commission des finances de l'APN, c'est, a-t-elle expliqué, «le siphonnage de l'argent public qui est objecté et aucun ministre ne pourra même pas initier un quelconque projet, ce qui constitue un précédent grave. C'est la dissolution de ce fait, de toutes les institutions du pays au service de l'oligarchie». «Ils sont en train d'assassiner le pays, réveillez-vous, ils sont devenus fous, ils vont nous faire revenir à l'indigénat. Empêchons-les de commettre l'irréparable», a encore exhorté la patronne du PT à l'endroit des députés et des forces vives de la nation qui, selon elle, «existent, heureusement». Et de se vouloir confiante, avouant que «les gens de ce pouvoir parallèle sont en train de creuser leur propre tombe et de scier la branche sur laquelle ils sont assis». Et parce que le vote de ce projet de loi intervient aujourd'hui lundi, la secrétaire générale du PT en appelle au «sens patriotique des députés, notamment ceux du FLN» à l'effet, les a-t-elle exhortés, de ne pas légaliser la destruction de l'Etat et éviter au pays sa somalisation, de ne pas légaliser le gangstérisme». Car, pour elle, «il n'est pas trop tard pour arrêter et stopper cette machine infernale» ceci, même si elle ne se fait pas trop d'illusion quant à l'issue du vote d'aujourd'hui. D'où sa décision d'interpeller les membres du Conseil de la nation par-devant lesquels ledit projet transitera tout prochainement, ou encore de s'en remettre au président de la République pour ne pas qu'il signe cette loi. Hanoune a dit même saisir Mourad Medelci, le président du Conseil constitutionnel, considérant ledit projet «anticonstitutionnel»