Le Parti des travailleurs joint sa voix à celle du RND pour décliner, à son tour, l'initiative du FLN portant constitution d'un front pour accompagner le programme du président de la République. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le bureau politique du parti, réuni, avant-hier, jeudi, en session mensuelle a, en effet, entériné l'option quelques instants après que la secrétaire générale eut donné le ton. Dans son argumentaire que ses pairs du BP ont, par la suite, adopté, Louisa Hanoune a estimé, une fois avoir pris connaissance de l'invitation qui lui a été faite par le secrétaire général du FLN dans ce sens, qu'adhérer à l'initiative du vieux front constituerait «une «intégration politique, organisationnelle et organique» pour tout adhérent à la démarche. Pis encore, a-t-elle ajouté, y souscrire individuellement ou en tant parti serait «hypothéquer mon indépendance et celle du parti». De ce fait, a-t-elle conclu, «je ne peux signer ni en tant que personne, ni en tant que SG du PT», affirmant que la démarche du vieux front «s'oppose à la vision du PT au travail commun». Cela dit, l'essentiel de l'allocution de Hanoune a consisté à décortiquer le projet de loi de finances pour l'année 2016 qui, de par certaines de ses dispositions d'austérité, constitue un projet «dangereux» de par son «orientation d'austérité grave» avec, notamment une «aggravation de la chute du pouvoir d'achat et la baisse de la consommation» et leur corollaire inévitable une «récession de l'économie nationale». Plus que cela, Hanoune parle de «recul de la souveraineté nationale» par bien de dispositions du dudit projet de loi de finances qui, a-t-elle estimé, consacre, la «constitutionnalisation de la prédation locale et étrangère» érigée en «système». Ce qui s'inscrit, selon elle, à «l'opposé du projet social du président de la République» qui a bien apporté nombre de correctifs dès 2006 en matière d'opérations de «renationalisation». Selon la secrétaire générale du PT, même la fameuse règle 49/51% est remise en cause avec l'ouverture prévue, dans une des dispositions de cette LF2016, des capitaux de toutes les sociétés nationales, y compris celle de souveraineté, au privé national et étranger à hauteur de 34% avec possibilité d'une «acquisition totale dans un délai de 3 ans». Et de faire part d'un «souffle de résistance» au sein de la commission des finances de l'APN dont les membres ont pu annuler certains de ces articles à scandale, les 53 et 71 notamment, même si Hanoune ne dissimule pas sa crainte que ces derniers ne reviennent «autrement» lors des débats en plénière parlementaire prévue dès demain. Par ailleurs, et parce que ce projet de loi de finances 2016 porte une empreinte des milieux d'affaires» comme elle ne cesse de le ressasser, la secrétaire générale du PT n'a pas manqué de s'en prendre, une fois de plus, au patron du FCE. Pour Hanoune, Ali Haddad, qu'elle ne nommera pas, prend la tête d'un «pouvoir parallèle qui s'immisce dans tout, dans la LFC 2015, la LF 2016,... ». Et d'ajouter : «C'est comme s'il y avait plusieurs Premiers ministres ou plusieurs présidents.» Pour appuyer un peu plus son propos, elle parlera de la rencontre du président du FCE avec le ministre de l'Energie à l'issue de laquelle «il a parlé seul en son nom et celui du ministre de l'Energie, annonçant une nouvelle orientation en matière d'hydrocarbures !».