En signant la convention portant sur le jumelage dans le domaine de la santé publique, entre le CHU de Constantine et l'EPH de la daïra d'El Meghaïer, les spécialistes du CHU espèrent donner un nouveau souffle aux établissements sanitaires des régions du Sud. Cette convention permettra aux malades de ces régions de ne plus se déplacer vers les établissements du Nord, ce qui n'a pas été sans conséquences sur la saturation de ces derniers et, partant, sur la qualité des soins prodigués, malheureusement souvent fatals, mais aussi de permettre au personnel soignant de la région de bénéficier d'une formation ou d'un recyclage, à même de prendre en charge les patients de manière efficiente. Toutefois et selon les professeurs présents à cette cérémonie, la mise en exécution de ce partenariat, d'un point de vue pratique, les choses accusent quelques insuffisances, notamment en ce qui concerne les possibilités, tant matérielles qu'humaines qu'offrent ces établissements, mais plus encore, la convention a été signée sans qu'aucun inventaire ait été établi, d'où la difficulté à réussir ce pari. A cet effet, le professeur Oubira, coordinateur de ce jumelage dira : «Il ne faut pas penser que ces régions sont totalement démunies, bien au contraire, elles ont toutes les compétences nécessaires en plus de moyens matériels qui n'ont rien à envier à ceux du Nord, sauf qu'en matière de formation et de recyclage, il y a un travail énorme à faire et c'est le but de cette convention.» Plus pragmatique, le professeur Makhloufi et dans un souci d'efficacité et de faisabilité d'une telle démarche déclare : «En effet, nous devons d'abord connaître les potentialités de l'EPH d'El Meghaïer pour se prononcer concrètement sur nos interventions et, partant, garantir un succès qui va se matérialiser sur les malades du Sud.» A ce sujet, un autre praticien informe qu'une mission est déjà à pied d'œuvre pour s'enquérir de la situation qui prévaut au niveau de cet établissement. Il y a lieu de rappeler que trois conventions ont été signées depuis deux ans avec des établissements sanitaires d'Oum-El-Bouaghi , Biskra et El Oued, sans qu'un bilan ait été publié ; du moins pour connaître les résultats de ce type de conventions. Ces même conventions, faut-il le noter, sont prévues par la nouvelle loi sanitaire qui prévoit des jumelages entre le Nord et le Sud pour endiguer un phénomène récurrent qui paralyse les grands centres hospitaliers en termes de transferts de malades pour des pathologies, pour la plupart banales.