Moins de quarante-huit heures après la déclaration du ministre de la Santé de fermer la maternité du CHU, les problèmes font jour, tant le volume des naissances reste important et c'est la maternité de Sidi Mabrouk qui en fait les frais. En effet, dans la nuit de lundi à mardi, le personnel de cette maternité a observé un arrêt de travail consistant à ne plus accepter de parturientes en raison d'une surcharge exceptionnelle, due justement à la fermeture de celle du CHU. C'est vers les coups de 23h00 qu'un arrêt de travail, qui a duré jusqu'à deux heures du matin, a été observé créant ainsi un sentiment de grande détresse chez les parturientes et leurs familles qui ne savaient comment s'y prendre, suscitant un ballet de voitures qui se dirigeait, tantôt vers l'hôpital de la cité El Bir, tantôt vers celui d'El Khroub. Selon les praticiens : «Il n'est plus possible de mener à bien nos missions devant un tel afflux où, ni les moyens matériels, ni la ressource humaine ne peuvent venir à bout d'un tel volume d'activités». En effet, on s'attendait à une telle réaction des structures sanitaires qui devraient pallier la fermeture de la maternité du CHU en supportant une surcharge intenable. Sachant qu'à l'issue de la décision du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, de la fermeture de la maternité du CHU de Constantine, lors de sa récente visite, une réunion s'est tenue, avant-hier au siège du cabinet du wali, Hocine Ouaddah, en présence du directeur de l'hôpital Mohamed-Boudiaf d'El Khroub pour mettre sur pied une organisation d'urgence et aussi efficace que possible pour le transfert des futures parturientes, prévues de la maternité du CHU vers l'hôpital d'El Khroub. En effet, la tâche, telle qu'annoncée par le ministre, n'est pas une mince affaire au regard du volume des naissances et surtout du rôle très important de la maternité du CHU qui connaît un afflux des communes et autres wilayas limitrophes de Constantine. Des paramètres dont il faut tenir compte pour assurer un accueil digne des malades. Ainsi, le directeur général du CHU de Constantine, Kamel Benyesaâd déclare : «Nous avons convenu avec le directeur de l'hôpital d'El Khroub d'un travail collégial pour que ce dernier puisse accueillir dans les meilleures conditions possibles les parturientes dans son établissement et qu'à ce titre, le CHU va mettre à sa disposition tous les moyens, tant humains que matériels de façon progressive, des ambulances médicalisées au nombre de 20, des équipements médicaux et bien sûr le personnel soignant». Pour rappel, lors de la fermeture de la maternité de Sidi Mabrouk pour travaux, le transfert des parturientes à l'hôpital d'El Khroub a été un fiasco. Un épisode délibérément occulté et qui n'a pu être mis à nu que suite à l'incendie de cette même maternité.