Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des handicapés, une délégation officielle présidée par le wali, en compagnie du P/A P W, des autorités civiles et militaires, a assisté aux manifestations données par les élèves de l'école de réadaptation des enfants qui souffrent de divers handicaps, école sise à Hay Mazouni, à la sortie ouest de la ville de Aïn Defla. Lors de la présentation des travaux des élèves, le chef de l'exécutif de la wilaya s'est enquis auprès du directeur de l'établissement des capacités d'accueil de l'école. Il est apparu que l'établissement compte 101 élèves souffrant de divers handicaps, surtout des trisomiques, originaires des différentes communes de la wilaya, qui doivent effectuer des dizaines de kilomètres quotidiennement, ce qui représente une lourde charge pour les parents. Pourtant ces charges peuvent être réduites pour une grande part parce que l'établissement dispose d'un internat d'une capacité de 120 lits, entièrement équipé mais fermé depuis son ouverture il y a de cela 7 ans. Cette lacune n'a pas manqué de faire réagir le wali, non sans réprobation. «C'est inadmissible, vous avez des locaux, les équipements encore à l'état neuf sont entreposés, vous avez un budget et les parents doivent continuer à faire face à de lourdes charges, ce n'est pas normal !» Questionné à ce sujet, le directeur justifie cette lacune : «Nous ne disposons pas de personnel spécialisé parce qu'il ne s'agira pas d'un internat ordinaire... nous ne disposons même pas d'un cuisinier pour nourrir d'éventuels pensionnaires. Pourtant des établissements où l'internat fonctionne existent, tel celui de Birkhadem.» Lors de la cérémonie qui a suivi, 30 fauteuils roulants, un fauteuil doté d'un moteur électrique et une moto ont été distribués à des patients demeurant dans 8 des 36 communes de la wilaya. On notera que cette école, avec ses 101 élèves âgés de 4 à 18 ans, ne donne qu'un aperçu d'une réalité bien plus triste puisque la wilaya de Aïn Defla, selon les données officielles, compte 18 799 handicapés dont 8 577 handicapés mentaux, 5 689 handicapés moteurs, 1 808 mal ou non-voyants, 1 885 multi-handicapés, et 1 140 mal ou non-entendants. Toujours selon ces données, 806 personnes ont bénéficié de divers équipements dont 535 fauteuils roulants, 271 cannes médicalisées. Ajoutez à cela 21 titulaires d'un titre universitaire qui bénéficient de postes de travail, 217 intégrés dans le cadre du filet social et 13 fonctionnaires. Dans le domaine de la solidarité on relève 17 associations qui activent et qui comptent dans leurs rangs 410 adhérents. A l'exemple de ces associations, il y a lieu de noter l'association El Amal qui gère un Centre de rééducation installé dans le quartier Dardara à Khemis Miliana. Ce centre qui a bénéficié d'une subvention de la CEE reçoit jusqu'à 870 patients dont 20 hémiplégiques et autant de paraplégiques. Dans le cadre de ses activités en plus des soins, l'association a pu distribuer, de ses fonds propres sur le budget de wilaya et grâce aux dons de bienfaiteurs, quelque 10 fauteuils roulants, 7 déambulateurs et 5 cannes de soutien. A l'occasion de cette journée, l'association a formulé une demande pour une dizaine de fauteuils roulants pour ses nécessiteux, une demande qui semble-t-il n'a eu aucun écho à la grande frustration de ses demandeurs.