C'est une véritable course contre la montre dans laquelle s'est engagé le gouvernement pour désamorcer la crise, qui secoue depuis quelques jours la SNVI et par voie de conséquence la zone industrielle de Rouiba. Hier, une réunion d'urgence s'est tenue au siège du département de l'industrie en présence du P-dg du groupe SNVI. Conséquence : les syndicalistes de la SNVI décident de reporter la tenue de l'assemblée générale du collectif des travailleurs. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L'assemblée générale des travailleurs de la SNVI qui devait avoir lieu hier dans la matinée a été reportée à une date ultérieure. La cause ? Le P-dg du groupe SNVI a été convoqué par le département de l'industrie et des mines pour une réunion de travail «d'urgence». A l'ordre du jour de cette réunion : débattre de la situation qui prévaut au sein du groupe et procéder à l'étude du dossier de «sauvetage» de la SNVI, tel que présenté par ses gestionnaires. Selon le secrétaire général du syndicat d‘entreprise du groupe, M. Bouadjadja Amar, «il s'agit d‘une réunion capitale pour le devenir de notre groupe». «Conscient de l'importance de cette réunion et des résultats qui en découleront, nous avons décidé de surseoir à la tenue de cette réunion. Nous attendrons les résultats pour décider de la suite à donner», nous a expliqué M. Bouadjadja, optimiste quant à la suite qui sera donnée aux doléances des représentants des travailleurs. Notre interlocuteur rappelle les positions exprimées par le syndicat du groupe SNVI dans la déclaration rendue publique le 2 décembre dernier et dans laquelle il a été lancé un appel «pressant aux pouvoirs publics pour prendre en charge toutes ses inquiétudes et amorcer avec toutes les compétences de l'entreprise et le partenaire social un débat serein et constructif pour la relance, dans les plus brefs délais, de l'activité afin de garantir le devenir l'entreprise». «Pour éviter que les événements désolants vécus ne se reproduisent, nous interpellons le premier responsable du groupe SNVI pour entreprendre les démarches utiles pour que l'entreprise retrouve sa sérénité», lit-on encore dans la déclaration. A ce sujet, on apprend de source syndicale que c'est le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui était l'intermédiaire entre le département de l'industrie et les gestionnaires du groupe SNVI. «Il a pris attache avec le ministre de l'Industrie et des Mines qui se trouvait en mission à l'étranger pour trouver en toute urgence une solution aux problèmes soulevés au niveau du groupe SNVI», a-t-on indiqué. D'ailleurs, pour le syndicat d‘entreprise, le constat établi au sujet de la situation qui prévaut au sein de l'entreprise SNVI «a été porté à plusieurs reprises à la connaissance des pouvoirs publics à travers nos écrits et déclarations par l'intermédiaires du frère secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd, que nous saluons au passage pour sa disponibilité à nos côtés dans les moments difficiles et sa précieuse collaboration pour le dénouement du conflit». Pour rappel, les syndicalistes de la SNVI avaient indiqué que le groupe traverse «des moments décisifs, d'où la convocation de l'assemblée générale pour ce dimanche». «Tout est réuni pour faire de la SNVI un véritable fleuron de notre industrie automobile. Un milliard de dollars a été dégagé pour relancer l'investissement, une commande de trois années est assurée. Ce qui freine la relance, c'est le manque de budget de fonctionnement. Une fois cette problématique réglée, la SNVI aura son mot à dire», nous a indiqué, il y a quelques jours, le SG de l'union locale de Rouiba. Pour notre interlocuteur, «cette mobilisation des travailleurs est synonyme d'une réelle prise de conscience. Cela veut tout simplement dire que les travailleurs sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes pour la relance des activités de l'entreprise. Et les pouvoirs publics doivent saisir cette opportunité».