Dans le cadre des festivités liées à la manifestation culturelle «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», le département des expositions organise depuis samedi, et ce, jusqu'au 31 janvier 2016, une exposition dédiée au grand peintre, Saddek Amine-Khodja, à la maison de culture, Mohamed-Laïd-Al-Khalifa. Plus de 100 toiles ont été répertoriées sur un total de plus de 1600 œuvres, c'est dire tout le travail sélectif qui a été fait pour présenter les meilleures d'entre elles. A noter que l'exposition est axée sur quatre registres bien distincts, il s'agit en effet, du noir, du collage, du bas de femmes, du sac en plastique et de l'alphabet tifinagh. En somme, selon les dires de l'artiste, c'est surtout une rétrospective du travail de plusieurs années, «quarante années», dira Amine-Khodja en soulignant : «Je suis passé par plusieurs étapes, il fallait d'abord acquérir toutes les techniques liées à cet art, ensuite, il y a eu des influences, notamment européennes du fait que j'ai y résidé durant plusieurs années et enfin, après mon retour au pays, reprendre tout ce qui a trait à notre terroir et ceci a été illustré par la reprise de l'alphabet tifinagh, une langue qu'il fallait mettre au goût du jour.» Un itinéraire où l'artiste n'a lésiné ni sur les moyens ni sur sa créativité, au demeurant d'une richesse débordante, notamment dans l'art contemporain, et c'est le critique d'art Mohamed Massen qui l'affirme : «Lorsque j'ai parcouru toute cette galerie, j'ai été subjugué par tant de richesse et de créativité, mais ce qui m'a le plus enthousiasmé, sinon ensorcelé, ce sont ces diapositives représentées dans des écrans de télévision et quand on sait tout le travail entrepris par l'artiste sur de minuscules supports que sont les diapositives et toutes les compositions qu'il a effectuées, je peux dire qu'il y a de l'innovation, une innovation unique en son genre de par le monde.» Au sujet de ces diapositives, nous avons su par l'artiste qu'il a incorporé des cheveux qu'on peut distinguer aisément. Le sens, c'est son conjoint qui en fait part : «C'est la postérité» en ajoutant : «Vous savez, lorsque l'homme décède, tout le corps disparaît par l'effet de la décomposition, seuls les cheveux demeurent.» Toujours concernant cette créativité, le chef de département des expositions, Djehich, dira pour sa part : «Ces diapositives sont le clou de cette exposition, en les présentant, j'avais à cœur de les valoriser en les incorporant dans ces écrans et lorsque j'ai terminé le travail, Saddek Amine-Khodja a pleuré en voyant son œuvre représentée magistralement et c'est le signe d'une grande sensualité que seuls les vrais artistes ont.»