L'opération de relogement de 1070 familles, occupant depuis des décennies des taudis de la cité communément appelée la SAS de la localité de Sidi Salem (Annaba) datant de la période coloniale, a démarré hier dimanche. Supervisée par le wali de Annaba, Youcef Cherfa, l'opération qui constitue l'un des plus importants quotas de logements sociaux jamais distribués à Annaba, a mobilisé les services de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), ceux de la Sûreté nationale, de la Protection civile ainsi que les agents de la commune d'El Bouni aidée en cela par d'autres dont celle du chef-lieu de wilaya. Etalé sur près d'une semaine, le déménagement des heureux bénéficiaires a commencé dès le début de la matinée d'hier. C'est le branle-bas de combat au sein des familles bénéficiaires dont les premières ont été transportées vers leurs nouvelles habitations, après avoir souffert durant de longues années dans ce bidonville. Trois sites dont les immeubles flambant neuf à Boukhadra III, Bouzaâroura et Kalitoussa (Berrahal) avec espaces verts et larges boulevards, pourvus d'équipements publics, accueilleront les 1070 familles à la fin de l'opération de déménagement qui a été entamée hier. Des centaines de personnes entre éléments des services de l'OPGI, ceux de la Protection civile, les agents communaux et les policiers chargés de la sécurité étaient sur place de bonne heure pour coordonner l'opération. Des bus et camions des communes participantes ont été réquisitionnés pour le transport des familles et de leurs biens. «C'est le jour le plus heureux de ma vie. Je commençais à perdre espoir de me voir un jour loger dans un appartement neuf, pourvu de toutes les commodités. Certains parmi nous, notamment les plus âgés, ont grandi, fondé des foyers et vieilli dans cet endroit qui sert à tout sauf à accueillir des êtres humains», nous dira un septuagénaire habitant cet endroit depuis plusieurs décennies. «Nous venons de naître de nouveau», a affirmé une dame d'un certain âge dont le mari est décédé lui laissant à charge trois enfants. «Nous étions trois familles, une quinzaine de personnes, à loger dans ce taudis», nous dira une jeune femme, les yeux brillants de joie et qui n'a pas arrêté de lancer des youyous tout comme d'autres qui prenaient possession de leurs appartements, des F3 assez spacieux. Dès l'évacuation des personnes et de leurs biens, les baraques sont systématiquement rasées par les bulldozers afin d'empêcher l'occupation des lieux par des individus qui font de la détresse des autres une source de revenus illicites en leur revendant les baraques évacuées de leurs occupants.