L'aéroport international d'Alger Houari-Boumediène a été paralysé pendant 3 heures, hier, par le syndicat d'entreprise de la compagnie Air Algérie, affilié à la Centrale syndicale, UGTA. Le même jour, le syndicat de l'autre compagnie des transports, maritime celle-là, la CNAN, précisément celle des transports des marchandises dite CNAN Nord, a tenu une assemblée générale pour discuter des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs. Le recours à la grève n'est pas écarté par les marins si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Et à Air Algérie comme à la CNAN, la revalorisation des salaires constitue la revendication mère, bien sûr. Cela intervient, par ailleurs, quelques jours seulement après une autre action similaire ayant touché un autre segment du secteur des transports qu'est l'entreprise publique des transports des voyageurs d'Alger, l'ETUSA. Ces signes de «fièvre» émanant du gros secteur des transports doivent sérieusement interpeller les pouvoirs publics, a fortiori à quelques jours seulement de l'entrée en vigueur de la loi de finances pour 2016. Une loi qui, d'une part, aura des répercussions directes sur ce secteur névralgique, le premier à devoir «répercuter», en réel, l'une des deux augmentations prévues par le gouvernement pour 2016, à savoir celle touchant les prix des carburants. D'autre part, les revendications salariales émanant de ce secteur interviennent dans une conjoncture de crise financière extrêmement éprouvante pour le pays. Le pouvoir qui, depuis 1999, a pris la fâcheuse habitude de puiser généreusement dans le Trésor public pour faire face à n'importe quelle alerte sociale, sera, à coup sûr, confronté à un sérieux test, cette fois-ci, si jamais les menaces de grèves signalées ici et là, viennent à être mises à exécution. Le pouvoir, mais aussi le syndicat-mère, l'UGTA... Kamel Amarni Grève à Air Algérie L'aéroport d'Alger paralysé dans la matinée d'hier C'est à une véritable course contre la montre que la direction générale d'Air Algérie s'est livrée dans ses négociations avec le syndicat d'entreprise UGTA du service maintenance. L'arrêt de travail de trois heures enregistré hier en début de matinée, a contraint le premier responsable de la compagnie nationale à ouvrir en urgence des discussions avec les représentants des travailleurs. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Les discussions entre les deux parties se sont poursuivies dans l'après-midi d'hier. Et au moment de la rédaction de ce compte-rendu, aucune information n'a été rendue publique. Les discussions au siège de la direction générale sis à la place Audin à Alger-Centre se sont déroulées, dit-on, «dans une discrétion totale». Hier, en début de matinée, le trafic aérien assuré par la compagnie Air Algérie a été totalement paralysé par une grève des travailleurs de la maintenance à l'appel du syndicat d'entreprise UGTA. A l'origine de cette «brève» démonstration de force, «une revendication portant revalorisation des salaires des travailleurs de la maintenance». Il y a quelques jours, le syndicat des pilotes avait brandi la menace d'une grève générale. Une menace qui a poussé la direction générale à prendre langue avec les représentants des travailleurs d'où, dit-on, le principe «d'une revalorisation salariale a été validé». Faisant suite à cette nouvelle donne, le syndicat des travailleurs de la maintenance monte au créneau et revendique lui aussi une revalorisation des salaires. Il a fallu la convocation d'une réunion d'urgence pour que les grévistes suspendent leur action de protestation. La direction générale de la compagnie a minimisé l'action syndicale en déclarant dans un communiqué rendu public hier «qu'un mouvement de protestation "inopiné" du personnel technique d'Air Algérie a eu lieu ce dimanche en fin de matinée à l'aéroport d'Alger Houari-Boumediène». Le mouvement de protestation a duré deux heures et a perturbé « légèrement le programme de volé, indique Air Algérie, qui précise que les retards occasionnés seront résorbés graduellement. Pour rappel, la dernière grève ayant paralysé les activités de la compagnie remonte à mars dernier, lorsque le syndicat du personnel navigant et commercial (PNC) avait débrayé pour dénoncer des conditions professionnelles intenables, notamment «les réquisitions pour nécessité de service, lesquelles ont été exagérées au point de générer un cumul de congés non consommés de centaines de mois». Il a dénoncé aussi «la longévité (5 ans) de contrats à durée déterminée (CDD) et, enfin, le non-respect du ratio international en matière salariale». A. B. Transport maritime de marchandises Les travailleurs de CNAN-Nord haussent le ton Inquiets pour leur société, les travailleurs de l'entreprise de transport maritime de marchandises CNAN-Nord, filiale du groupe public CNAN, revendiquent davantage de visibilité et se déclarent prêts à toute option. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Réunis hier en assemblée générale ordinaire, au siège de l'entreprise à Ben Omar (Kouba) et sous l'égide de leur syndicat affilié à l'UGTA, plusieurs dizaines de marins et de sédentaires ont discuté sur la situation de l'entreprise et sur leur situation socioprofessionnelle. Certes, des avancées ont été constatées dans l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs, grâce aux efforts notamment entrepris par le partenaire social et l'engagement de la direction de la filiale. C'est ce que relèvera le secrétaire général du syndicat d'entreprise de CNAN-Nord, Hassaine Yaacoub, en observant le règlement d'une bonne partie des problèmes socioprofessionnels. Cela étant, la convention collective des travailleurs de cette entreprise (320 marins et sédentaires) qui a été conclue voilà près d'une année tarde à être concrétisée sur le terrain. Même si son entrée en application est attendue d'ici janvier 2016, nombre de travailleurs de CNAN-Nord se sont interrogés sur les motifs du retard pris, allant jusqu'à dénoncer des velléités de blocage, des interférences, externes à l'entreprise mais également internes au groupe. Au-delà du règlement attendu du problème des augmentations salariales et du régime indemnitaire tant des marins que des sédentaires, les travailleurs de CNAN-Nord soulèveront en fait des déficits en termes d'organisation et de gestion des ressources humaines qualifiées, notamment dans le domaine de la passation des marchés et évaluation financière. Un déficit qui doit être compensé dans la mesure où l'entreprise CNAN-Nord est justement engagée dans un ambitieux plan de développement à moyen terme, à travers la consolidation de sa flotte marchande (acquisition de 18 navires dont 5 déjà livrés et mis en exploitation, et cession de navires vétustes). Or, la poursuite de ce programme est contrainte tant par l'absence de compétences qualifiées, l'absence de «garanties» émanant à la fois du management interne du groupe et du ministère des Transports, que par des interférences externes, considérera-t-on. Ainsi, nombre de travailleurs syndicalistes déploreront des recrutements qualifiés d'abusifs, imposés, concernant, selon eux, des personnes non qualifiées ou ayant contribué à la situation désastreuse dans laquelle se débattait naguère la CNAN-Nord. Arguant avoir contribué au redressement de l'entreprise, ces syndicalistes appréhendent néanmoins le risque pour la CNAN-Nord d'être la cible de milieux «intéressés» par ce programme. Une situation que le staff dirigeant du groupe CNAN ne semble pas prendre en considération, déploreront plusieurs syndicalistes en observant que la concrétisation du plan de développement a buté sur le manque de réactivité, d'implication de ce management. De même qu'ils relèveront l'absence de réaction de la tutelle ministérielle. Inquiets pour l'avenir de leur société, notamment dans le contexte financier national, mais aussi soucieux de la relance du pavillon maritime national, ces travailleurs revendiqueront ainsi davantage de visibilité. «Qu'on nous laisse travailler. Mais que les choses soient claires», seront-ils nombreux à clamer. Et c'est dans ce souci de clarté, de meilleure visibilité que des revendications portant essentiellement sur les questions salariales et socioprofessionnelles, l'organisation de l'entreprise, l'application de la convention collective, la mise en œuvre du plan de développement et la gestion des ressources humaines devraient être présentées à la Direction générale de l'entreprise. «Le plus tôt possible», dira en ce sens le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Hassaine Yaacoub, qui assure que les travailleurs seront informés des résultats de la démarche. Considérant ainsi que les travailleurs sont prêts à toutes les options, l'on n'écarte pas à terme le dépôt d'un préavis de grève si les revendications ne sont pas satisfaites. C. B. La compagnie aérienne Atlas Atlantique Airlines investit le marché algérien Un objectif de 150 000 passagers annuellement Depuis le 17 décembre 2015, la compagnie Atlas Atlantique Airlines (3A) assure des départs de France vers l'Algérie pour un prix oscillant entre 160 et 180 euros, soit 16 000 DA et 18 000 DA (taux officiel). La compagnie, fruit d'une association franco-algérienne, propose des vols réguliers à destination d'Alger, Oran et Tlemcen, à raison de 5 rotations par semaine. Younès Djama- Alger (Le Soir) - La compagnie a également conclu des partenariats avec d'autres aéroports régionaux français, en l'occurrence Saint-Etienne et Carcassonne. Ainsi, au départ de Saint-Etienne, la 3A dessert les villes de Sétif et d'Oran, et au départ de Carcassonne, la ville d'Oran. «Les opérations ont démarré jeudi 17 décembre, nous avons un programme de réservation et de remplissage qui, aujourd'hui, est, je dois le dire, très encourageant», a indiqué le directeur général de la compagnie, Jean-Louis Clauzier, invité, hier, du forum de DK News. Pour l'été, la compagnie envisage, selon son premier responsable, de renforcer ses lignes avec un objectif annuel de 150 000 passagers ce qui représente certes une part minime du flux global des passagers entre l'Algérie et la France. Ce que le responsable admet volontiers qui ne cache pas d'ailleurs que sa compagnie a très peu d'ambition. «Nous avons un objectif très limité de développement puisque nous ne dépasserons pas 3 avions (la compagnie dispose d'une flotte de deux avions, Ndlr). Nous voulons combler le vide laissé par les grosses compagnies aériennes. Notre objectif consiste à rester petit et de ne pas être un acteur majeur parce qu'il y a d'autres (compagnies) qui font cela mieux que nous et nous n'avons pas vocation à les concurrencer», souligne Jean-Louis Clauzier qui précise que l'enjeu pour sa compagnie est d'offrir un produit «simple et économique» pour sa clientèle. S'agissant de l'aéroport de Paris-Vatry, Jean-Louis Clauzier rappelle qu'il est situé à 150 kilomètres à l'est de la capitale parisienne, soit deux heures de route. Cet aéroport a, selon ce responsable, la particularité d'être facile d'accès et dispose d'un parking gratuit à 50 mètres seulement de l'entrée du hall public. Il est aussi ouvert H24 et 7j/7. De plus, l'aéroport est facilement accessible depuis les principales villes de la région Champagne Ardennes et de Paris, et bénéficie d'un accès direct au réseau autoroutier (A26 & A4). Il est notamment à 70 km de Reims, 150 km de Charleville-Mézières et 165 km de Sedan. «Nous avons également mis en place un système de navettes pour les passagers qui désirent se rendre à Paris», a expliqué le DG de la compagnie qui précise que le prix des navettes est inclus dans le billet.