Des représentants des rebelles et du gouvernement sud-soudanais se sont rencontrés pour la première fois mardi à Juba en vue de mettre en application l'accord de paix, a annoncé le chef des médiateurs est-africains dans un communiqué. Celui-ci a mis en garde les délégations que cette rencontre n'aboutisse qu'à des «beaux discours et de vaines paroles». Malgré l'accord de paix signé fin août pour mettre fin à deux ans de guerre civile, les combats n'ont en effet pas cessé et de nombreuses échéances prévues ont été dépassées sans que les deux camps respectent leurs engagements. La délégation rebelle, arrivée lundi dans la capitale sans son chef Riek Machar, doit négocier la formation d'un gouvernement de transition et d'union nationale avec le camp gouvernemental du président Salva Kiir. «Beaucoup restent sceptiques sur la réalité de la paix». Pour lever ces «doutes compréhensibles», «il faut des mesures concrètes», a souligné le Botswanais Festus Mogae, qui dirige la Commission conjointe de surveillance et d'évaluation mise sur pied par l'organisation régionale des pays d'Afriquede l'Est (IGAD) pour superviser l'accord de paix. Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, sur les ruines de décennies de conflit avec Khartoum, avant de replonger deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques au sein de l'armée, alimentées par la rivalité à la tête du pouvoir entre MM. Kiir et Machar. Le conflit, marqué par des atrocités attribuées aux deux camps, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de 2,2 millions de personnes de chez elles, selon des estimations.