Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a mis en garde les pays occidentaux contre le fait de miser exclusivement sur l'organisation autoproclamée «Etat islamique» (Daesh) dans leur lutte antiterroriste au détriment d'autres groupes terroristes qui entretiennent la même idéologie que cette organisation. «Les pays occidentaux commettent une erreur stratégique en concentrant le gros de leurs forces sur la lutte contre Daesh au détriment d'autres groupes terroristes», a déclaré M. Lavrov cité par le journal électronique russe Sputniknews. M. Lavrov a indiqué que l'opération militaire russe était dirigée contre Daesh, mais aussi contre le Front al-Nosra affilié à Al-Qaïda et les autres groupes terroristes. Il a donné une définition exhaustive du terme «terroriste» : «Celui qui ressemble à un terroriste, qui agit et fait la guerre comme terroriste est un terroriste», a déclaré le chef de la diplomatie russe. Environ 65 000 rebelles syriens partagent l'idéologie de Daesh et poursuivent des objectifs similaires, soit, environ 60% poursuivent, de fait, les mêmes objectifs que les extrémistes de Daesh, a rapporté Sputniknews, citant un nouveau rapport publié au Royaume-Uni. Le document indique que même si Daesh est vaincu, «les terroristes pourront causer une multitude d'ennuis à l'Occident». Selon toute évidence, «ils accuseront les pays occidentaux de la destruction du califat et, sous ce prétexte, lanceront des attaques en dehors de la Syrie». En outre, les critères de distinction entre les rebelles syriens modérés et les extrémistes n'«existent pas». Selon le rapport, «les tentatives pour l'établir sont vouées à l'échec», car souvent les représentants de ces groupes «poursuivent des objectifs similaires et ne font pas de distinction entre eux». Ainsi, les autorités britanniques et américaines ne parviennent toujours pas à donner une définition concrète de la notion de «combattant syrien modéré». La communauté internationale s'évertue à organiser les négociations entre les représentants du gouvernement syrien et les groupes d'opposition dans le cadre du processus de Vienne. Cependant, les parties ne parviennent pas à définir quels groupes doivent être considérés comme terroristes. Dans ce contexte, un rapport qui n'est pas focalisé uniquement sur Daesh, mais qui est consacré à l'ensemble des groupes opérant en Syrie, revêt une grande importance à l'heure actuelle.