Il a suffi de trois jours pour que le chemin de campagne menant du chef-lieu de la commune d'Aït-Yahia au hameau des Aït-Ahmed ne soit plus reconnaissable, presque du tout au tout. C'est un gamin, avec toute l'innocence de l'enfance, qui l'assure aux personnes qui continuaient d'affluer vers le village de feu Hocine Aït-Ahmed, jusqu'à hier, en montrant le grand terrain totalement transformé, au lieu-dit Tissirt n'Cheikh, destiné à accueillir les milliers de personnes attendues vendredi afin de se recueillir à la mémoire de celui que tout le monde appelle affectueusement Da l'Hocine, même si l'écrasante majorité ne l'a jamais connu, mais en a tellement entendu parler, et lu à son sujet, qu'il atteint dans la conscience collective des plus jeunes d'ici, comme des plus âgés d'ailleurs, la stature d'un véritable mythe, comme d'ailleurs pour des populations entières de cette région qui, à l'instar de plusieurs autres de cette profonde Kabylie, a été oubliée par les multiples plans de développement depuis l'indépendance. La logistique mobilisée, des engins en tous genres, pour les besoins du grand chantier que sont devenus la commune d'Aït-Yahia et le hameau Ath-Ahmed indique clairement que chez les autorités on a décidé de rattraper en quelques jours quelque peu du retard accusé par le développement de la région depuis des lustres. Des lieux que l'on risque de ne plus reconnaître d'ici jeudi tellement les travaux ont pris des proportions que personne ne pouvait soupçonner parmi les populations ni du chef-lieu de la commune ni du village cher aux Aït-Ahmed. Des travaux sur la chaussée certes, mais selon des villageois, les «pèlerins» attendus vendredi prochain doivent s'attendre à parcourir à pied trois kilomètres, peut-être un peu plus, pour espérer assister aux funérailles parties pour faire date dans la région. Par ailleurs, s'il est un sujet, directement lié à l'enterrement de feu Hocine Aït-Ahmed, qui ne suscite pas l'adhésion de tous c'est bien le dispositif de sécurité devant être mis en place jeudi et vendredi prochains, lorsque des milliers de personnes et probablement de nombreuses personnalités internationales et nationales viendront accompagner le défunt à sa dernière demeure. Tout autant que le concours proposé par les autorités du pays aussi bien pour le rapatriement du corps par un avion spécialement affrété pour la circonstance que pour les modalités afférentes à la cérémonie précédent l'enterrement de Si l'Hocine, tous voient d'un œil pas consentant, pour le moins que l'on puisse dire, le dispositif sécuritaire auquel doivent penser les autorités du pays. Un dispositif déjà qualifié de «antinomique» avec les funérailles populaires que veut le FFS, pense un militant du parti à Aïn-El-Hammam. Sans que personne le tienne pour une certitude, l'on parle de plus de deux mille éléments entre militaires et gendarmes à réquisitionner pour jalonner une grande partie du tronçon menant de Tizi-Ouzou au village Ath-Ahmed, soit plus de 50 kilomètres. Si, par exemple, à Aït-Yahia tous s'affairent plutôt à rendre les lieux plus facilement accessibles au flux des milliers de personnes attendues le week-end prochain que de converser au sujet des mesures sécuritaires, il n'en demeure pas moins que, ailleurs, la question suscite quelque débat. Ceci, bien que tout le monde s'accorde sur la nécessité que des mesures exceptionnelles soient prises sur le plan de la sécurité, eu égard aux milliers, peut-être pas loin du million, de personnes attendues, dont de nombreuses personnalités de partout. Jusqu'à hier donc, Aïn-El-Hammam, Aït-Yahia et Ath-Ahmed vaquaient encore à la grande œuvre consistant à faire des funérailles de Hocine Aït-Ahmed une date que personne ne risque d'oublier, à la mesure de l'exceptionnalité de l'homme qui s'en ira reposer dans le cimetière familial jouxtant le mausolée dédié à son illustre aïeul, son guide, Cheikh Mohand l'Hocine. A. M. Communiqué du FFS Le FFS, profondément touché par l'ampleur de l'émotion populaire qui s'est exprimée à l'annonce du décès de Hocine Aït-Ahmed, continue à recevoir de la part des citoyens et des acteurs sociaux et politiques, en son siège national et à travers ses structures sur l'ensemble du pays, les hommages et les marques de respect pour le parcours historique et politique exemplaire de ce dirigeant unaniment reconnu comme hors du commun. La Direction nationale du FFS, qui agit en concertation avec la famille Aït-Ahmed, tiendra la population aussitôt informée des détails relatifs à l'organisation des conditions d'accueil de la dépouille mortelle le jeudi 31 décembre 2015 et du déroulement des funérailles le 1er janvier. Par ailleurs, les dispositions d'ordre technique pour garantir la sécurité sur la voie publique seront prises en coordination avec les autorités. Le FFS appelle ses militants et ses sympathisants à rester vigilants à chaque instant, dans leurs propos et leurs actes, pour que ce moment historique reflète les valeurs de dignité démocratique et de grandeur patriotique du héros que vient de perdre l'Algérie. Le Secrétariat national à la communication FFS