Le handisport, à l'instar du sport algérien en général, a eu, durant l'année 2015, sa part de satisfaction, mais aussi de déception, à travers ses apparitions dans différentes compétitions internationales au programme de plusieurs de ses disciplines (handibasket, judo, athlétisme, powerlifting). Sans faire trop de bruit, les sélections hommes et dames de handi basket ont forcé le respect pour avoir réalisé l'exploit d'offrir à l'Algérie une qualification historique aux Jeux paralympiques (JP) de Rio (7-18 septembre 2016), en remportant haut la main, les championnats d'Afrique disputés en Algérie en octobre dernier. «C'était un défi d'organiser ces deux tournois et surtout de les remporter, tout en sachant qu'il nous serait difficile de réaliser les deux objectifs à la fois. Mais, la volonté et l'envie de nos sélections de ne pas rater l'aubaine d'être à Rio, les ont galvanisées et poussées à se surpasser, surtout les filles, pour marquer l'histoire du handibasket algérien», a indiqué le chargé de la discipline et membre fédéral, Rabah Halimi. Si la performance des hommes était plus ou moins attendue, vu qu'ils sont détenteurs du trophée, celle des dames avait un goût indéfinissable, puisqu'elle a consacré pour la première fois l'Algérie au niveau africain. Une autre satisfaction vient de la sélection de powerlifting, relancée en 2010 après une longue hibernation. En plus de la qualification presque assurée d'Hocine Betir (5e mondial), le staff technique veut réussir le pari d'une 2e voire 3e carte à Rio, ce qui constitue une «grande avancée» pour la discipline comme le qualifie l'entraîneur Mohamed-Salah Ben Atta. Le judo, habitué pourtant à s'illustrer, n'a pas semblé présenter son meilleur visage en 2015, puisque seuls deux judokas ont pu jusqu'ici arracher un ticket pour les Paralympiques-2016. Mouloud Noura (-60kg, médaillé d'or aux Jeux mondiaux de Séoul) et le «novice» Mehdi Meskine (-73kg, auteur du bronze) ont confirmé leur talent et restent, pour l'instant, parmi les meilleures chances de médailles de l'Algérie à Rio où ils seront, peut-être, les seuls représentants du judo algérien pour malvoyants, pour la première fois. Des résultats en dents de scie pour l'athlétisme Pour sa part, l'athlétisme, discipline phare du handisport algérien, n'a pas trop brillé durant l'année 2015. Après les belles prestations des Jeux mondiaux de Séoul (4 or) et, à un degré moindre, africains de Brazzaville (3 or), l'athlétisme algérien a, selon les observateurs, quelque peu déçu aux derniers Championnats du monde à Doha (2 or seulement sur un total de 11 médailles obtenues), même si, aux yeux de la Fédération algérienne handisport (FAH), les résultats sont loin d'être «catastrophiques». Certes, l'élimination de plusieurs épreuves et concours, l'application de nouvelles techniques chez les lanceurs et le jumelage de la classification, étaient, entre autres, les particularités et spécificités des Mondiaux-2015 qui ont lésé plusieurs nations dont l'Algérie, mais la «maigre» récolte et les «lacunes» enregistrées par rapport aux précédentes éditions «incombent autant aux athlètes qu'aux entraîneurs», expliquent les techniciens de la discipline. Chez les entraîneurs nationaux, la déception était profonde et s'est fait ressentir dans leurs déclarations, en dépit de la qualification des 11 athlètes médaillés à Doha aux Jeux paralympiques de Rio-2016. «Les Mondiaux de Doha ont confirmé, une nouvelle fois, que la concurrence est devenue rude et intense et elle le sera davantage à l'avenir, donc à nos entraîneurs et athlètes de passer à la vitesse supérieure et à nous, responsables, de les épauler en mettant à leur disposition les moyens qu'il faut pour faire nettement mieux», a résumé le directeur technique national (DTN), Zoubir Aïchaine. Néanmoins et de manière générale, le handisport algérien fait toujours honneur à son statut grâce à la qualification aux JP-2016 de plusieurs athlètes et sélections, en attendant celle des équipes nationales de goal-ball (hommes et dames) à l'occasion des championnats d'Afrique prévus en Algérie fin février 2016, mais aussi à l'émergence de plusieurs jeunes athlètes dans différents sports qui assureront la relève de Mohamed Allek, Nadia Medjmedj et autres. Soucieux de préserver la notoriété de la discipline et les résultats de ses athlètes, notamment en vue du rendez-vous de Rio, le président de la FAH, Rachid Haddad, a lancé un appel à la solidarité entre tous les membres de la famille du handisport algérien car dans le sport, c'est l'union qui fait la force.